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7,8 % : c’est le taux de syndicalisation en France (source : OCDE, année 2010). 4 fois moins qu’en Italie, 6 fois moins qu’en Belgique, 9 fois moins qu’en Finlande. Excusez du peu.

Est-ce qu’un faible taux de syndicalisation est un atout pour une entreprise, un pays ?

Il est plus que permis d’en douter. Le travail - qui devient de plus en plus immatériel - demande la contribution de toutes les intelligences. La réussite de l’entreprise ou de l’organisation repose sur l’accord de tous pour faire au mieux son travail. Ce qui veut dire, aussi, que chacun soit justement reconnu pour sa contribution à l’œuvre collective.

Or, les intérêts de ceux qui sont dirigés et de ceux qui dirigent ne sont pas nécessairement les mêmes. Pour le dire en langage simple : cela se discute. Et cette discussion est un élément essentiel de la démocratie, de plus en plus malade par ailleurs dans la sphère politique.

Et pourtant : le syndicalisme n’a jamais été aussi faible dans notre pays. Cela tient à une histoire bien connue, certes. Mais cela n’excuse rien. Le syndicalisme est absent là où se crée l’activité et l’emploi. Il est absent là où il serait vital : auprès des jeunes, des salariés des TPE et des PME, des exclus de l’emploi à temps plein, des intérimaires. Il ne se préoccupe guère de l’armée de précaires et de chômeurs. Il est fort là où les statuts sont protecteurs : la fonction publique, les grandes entreprises para-publiques, les bastions traditionnels de la grande industrie.

Alors à quoi cela sert-il de se syndiquer aujourd’hui en France ?

Qu’est-ce qui pourrait convaincre des millions de salariés, de chômeurs, de précaires, d’indépendants, d’intérimaires de rejoindre une organisation syndicale ?


Marcel Grignard a accepté l’invitation de l’Université ouverte pour traiter cette question extrêmement difficile et sensible. Militant et dirigeant de la CFDT, négociateur extrêmement respecté, ayant tissé des liens étroits avec les syndicalistes européens, il a notamment été l’un des porteurs du fameux rapport de la CFDT en 2009 : Le syndicalisme à un tournant… oser le changement !

Son approche est très loin de la langue de bois. Elle touche à ce qui fait société, à ce qui fait lien dans un pays. Elle est absolument passionnante.

Màj 09/07/18

Marcel Grignard est aujourd'hui président de Confrontation Europe, association et think tank européen qui promeut une vision non partisane et réunit des dirigeants d’entreprises, des syndicalistes, des acteurs territoriaux, associatifs et politiques, des intellectuels et des étudiants autour de la participation active de la société civile à la construction de l’Europe.

Il a exercé plusieurs responsabilités au sein de la CFDT, dont secrétaire général adjoint jusqu'en mars 2012, puis trésorier jusqu'en juin 2014. Il a été notamment en charge du dialogue social, des politiques européenne et internationale ainsi que de la RSE et des politiques industrielles.

En 2009, il est animateur et auteur d'un travail qui a conduit au rapport Le syndicalisme à un tournant : oser le changement ! (adopté par le Conseil national confédéral, le 18 juin 2009).

Marcel Grignard est intervenu à l'Université ouverte des compétences à quelques semaines de la fin de son mandat qui devait prendre fin au Congrès de la CFDT en juin 2014.

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Crédits

Vidéo complète n°167
Amphi débat du 19/03/2014
Date d'édition : 29/07/2014
Durée : 1:22:37

Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - juillet 2014 - reproduction interdite