Sophie Clamens Déléguée Générale de la Fédération Nationale des CIBC Qu’est-ce qui importe pour un conseiller en accompagnement pour pouvoir bien faire son travail ?
Vient bien sûr d’abord la question de son métier, de sa compétence propre, de la manière dont elle est entretenue et développée. Et puis se pose la question de son environnement de travail : est-ce qu’il travaille dans une organisation qui lui permet de bien faire son travail ? Ou pas tout à fait.
Enfin, la question de qui commande le travail d’accompagnement - et par quels moyens cette commande est passée - est tout aussi centrale. Dit autrement, il faut s’intéresser au niveau micro (la personne qui accompagne), méso (l’organisation où elle travaille) et macro (l’environnement de son travail).
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Quel est le travail des conseillers en accompagnement, qui exercent aujourd’hui dans des structures très variées ?
En quelques mots, c’est accompagner les personnes actives dans leur trajectoire professionnelle, la définition de leur projet, l’activation de leurs capacités. Il est aussi d’accompagner les organisations, les entreprises et les territoires dans la gestion de leurs compétences.
Décrit comme cela, on devine que ce travail n’est pas très facile, en tous les cas qu’il est complexe. Et, naturellement, il est au cœur d’injonctions bien contradictoires, comme souvent dans les métiers du « care » pris au sens large.
Un exemple ? Sophie Clamens, à la lumière de sa longue expérience est convaincue que l’être humain est toujours beaucoup plus surprenant que ce que l’on imagine.
Mais… dans le même temps, le travail de la conseillère ou du conseiller s’inscrit dans un cadre, toujours. Notamment de politiques publiques, qui changent souvent. Et très logiquement, une des premières préoccupations de celui ou celle qui accompagne va être : dans quel dispositif je vais l’installer pour pouvoir à la fois répondre à sa (vraie) demande, mais aussi lui proposer des pistes concrètes d’action ?
Les cases imaginées par les politiques publiques pour les personnes qui veulent bouger ont naturellement des effets. Suggérer de « s’engager dans une formation pour pouvoir exercer une autre activité », par exemple, parait aller de soi. Alors que cela ne va pas de soi.
Aussi, pour répondre à la question « de quoi ont besoin les conseillers en accompagnement pour pouvoir bien faire leur travail », Sophie Clamens ouvre les fenêtres. Pour elle, leur travail s’insère d’abord dans le cadre d’une société qui se transforme, parfois très vite.
Deux exemples ?
La Loi Avenir Professionnel de 2018 a marqué un très fort virage vers « l’individu décidant seul » de l’évolution de ses compétences au détriment de choix plus collectifs. Et moins de deux ans après, la pandémie Covid déboule. Après avoir fait exploser le télétravail, elle a surtout fait remonter de profondes interrogations sur le sens de la vie. Ce qui fait que beaucoup regardent ailleurs (un autre travail ?) ou différemment leur propre activité.
Sophie Clamens est une grande professionnelle, aussi chaleureuse qu’expérimentée. Déléguée générale de l’un des solides réseaux de l’accompagnement dans ce pays, sa vision précise concrète est précieuse. Pourquoi ?
Parce que le métier de l’accompagnement des évolutions professionnelles est aujourd’hui exactement installé au croisement des transformations de la société et des trajectoires personnelles de toutes celles et ceux qui travaillent.
Jean Besançon
Directeur de l’UODC
L'intervenante :
Diplômée de Sciences-Po Toulouse (1984), titulaire d’un DESS Gestion du Personnel et Relations de Travail – Gestion des Ressources Humaines / Administration du Personnel du Ciffop (1988), puis d’un MBA de Management Consulting de la Toulouse Business School (2009), Sophie Clamens a occupé les fonctions d’attachée parlementaire entre 1986 et 1987, avant d’exercer comme chargée de recrutement, d’abord chez Sodexo (1988-1989) et Team Evolution (1989-1991), puis de prendre la direction du CIBC AgirE, un centre de bilans de compétences actif sur les départements de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne et du Lot (1991-2021). Vice-présidente de la Fédération nationale des CIBC, elle y suivait notamment le dossier de la qualité. Elle en a pris la direction le 02 avril 2021.
Au sujet de la Fédération des CIBC :
La Fédération Nationale des Centres Interinstitutionnels de Bilan de Compétences (FNCIBC) est une association Loi 1901, créée en 2000.
Elle représente, anime et coordonne les CIBC labellisés présents sur le territoire métropolitain et ultra-marin afin de développer toute méthodologie dans le cadre de l’orientation, de l’accompagnement et de la formation professionnelle tout au long de la vie, de la reconnaissance et de la validation des acquis.
Les CIBC sont gérés par les acteurs institutionnels des territoires et par les partenaires sociaux. Ils sont tous labellisés « CIBC Service Qualité Totale », mention délivrée par le Comité National de Labellisation (CNL). Le CNL est reconnu par France compétences comme instance de labellisation (Label OBCAQT) et de certification Qualiopi pour les activités de Bilan de compétences et d’accompagnement VAE.
« Nous accompagnons les actifs dans leur trajectoire professionnelle, la définition de leur projet, l’activation de leur potentiel. Nous accompagnons également les organisations et les territoires dans la gestion de leurs compétences. »