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Est-ce que la formation est un moyen efficace pour développer les compétences dans une entreprise ? Dans le monde de la formation, la réponse est : évidemment ! Du côté des responsables opérationnels et des dirigeants, si l’on sort de la langue de bois convenue sur le sujet, la réponse est nettement plus réservée. Parce qu’elle n’est pas toujours efficace, qu’elle est coûteuse, qu’il y a bien d’autres manières de développer les compétences. Dans ce débat, l’UODC a fait le choix de regarder de près ce que la formation peut faire (ou pas) dans des établissements que la crise Covid a mis au cœur de l’actualité : les Ehpad.
Au plus fort de la crise sanitaire en 2020, il pouvait y avoir 3 morts par jour dans un Ehpad accueillant en moyenne 80 résidents. Une réalité terrifiante à laquelle les personnels ont du faire face, seuls : les visites étaient interdites.
Des professionnelles qui pouvaient elles-mêmes, en plus, être la cause du malheur, en introduisant le virus à leur insu, voire en le transmettant à leurs proches en rentrant chez elles après leur travail.
Fabienne Faudé, qui dirige la formation et l’efficience RH dans un grand groupe gérant des Ehpad, n’a pas tenu longtemps dans son bureau quand la crise a éclaté : au bout de 15 jours, elle a repris son premier métier de soignante pour venir travailler dans un Ehpad, pour être là où elle pensait que l’on avait le plus besoin d’elle.
Mais c’est peut-être parce qu’elle est à la fois « du métier » à l’origine (infirmière, cadre de santé), mais aussi une experte en ingénierie de formation et de reconnaissance des acquis au travail qu’elle a réussi à donner une vraie importance à la formation dans le monde professionnel où elle évolue aujourd’hui.
Mais au-delà de son engagement personnel et de son expérience, qu’est-ce qui fait que la formation, la reconnaissance au travail puissent être mise en valeur dans une entreprise comme DomusVi (15 000 salariés en France) regroupant de nombreux Ehpad ?
En premier vient la question de la pénurie de main d’œuvre qualifiée, que la crise Covid a mis en lumière de manière crue. 80 % des personnels sont des agents dits de service hôtelier (ASH), qui travaillent auprès des personnels de la filière soins (aides-soignant(e)s, infirmier(e)s, médecins) et de la filière administrative (direction, services supports).
Ces personnels dans les Ehpad ne sont pas qualifiés dans leur immense majorité. Mais ce sont des personnes très engagées dans leur travail, comme elles l’ont montré pendant la crise. Alors les recrutements ne se font pas sur les diplômes, mais sur les qualités personnelles des salariés. Alors investir dans les ingénieries de parcours, comme annoncé par le groupe DomusVi : toute personne qui est sur un poste aura la qualification qui lui correspond en 2025, c’est une vision « sociale », mais c’est aussi une vision d’intérêt bien compris.
Dans ce cadre, Fabienne Faudé attache une importance toute particulière à la reconnaissance par la VAE, la Validation des Acquis de l’Expérience. Reconnaître la professionnalité acquise par une certification reconnue, pour des personnes si peu considérées, elle pense que c’est essentiel.
Est-ce que tout est simple et facile pour une responsable formation dans une entreprise ? Cela se saurait ! Mais une professionnelle aguerrie aussi engagée et réfléchie que Fabienne Faudé nous montre ce que la formation, l’accompagnement et la reconnaissance peuvent produire dans un univers professionnel en fort développement.
Et l’UODC est particulièrement heureuse qu’elle ait répondu à notre invitation pour présenter son action et en débattre avec nous.
Soigner, former, diriger... soit disant les 3 métiers impossibles ? Fabienne Faudé les a exercés tous les trois.
Infirmière, cadre de santé, formatrice de cadres de santé, membre du CA de l’association de recherche en soins infirmiers, Fabienne Faudé est aussi titulaire d’un Master en sciences de l’éducation (Paris V).
Après 16 ans dans les métiers du soin et de la formation des cadres de santé, elle rejoint un temps l’Afpa, manage des ingénieurs de formation puis devient directrice d’exploitation à la direction des opérations. Au moment du plan 500 000 chômeurs en 2016, elle s’arqueboute pour que 10 000 VAE soient engagées, dont 8000 se finiront par un titre.
Début 2019, elle rejoint le groupe DomusVi comme directrice de la formation et de l’efficience RH.
DomusVi :
Créé en 1983, DomusVi est l’un des leaders de l’accueil, de l’aide et des soins aux personnes fragilisées par l’âge ou la maladie en France, en Espagne, au Portugal, en Irlande et aux Pays-Bas et en Amérique latine grâce à des lieux, des services et des thérapies innovants qui préservent leur qualité de vie et leurs relations sociales.
Avec plus de 400 résidences médicalisées, plus de 40 résidences seniors, hôpitaux psychiatriques et centres dédiés et 60 agences d’aide et de soins à domicile, DomusVi propose une offre complète de services à plus de 70 000 résidents et clients en Europe et en Amérique Latine.
DomusVi fédère plus de 40 000 collaborateurs au service de la qualité opérationnelle et de la satisfaction de ses clients à travers le monde, animés au quotidien par ses 5 valeurs : l’esprit pionnier du Groupe, le savoir prendre soin, la confiance partagée, le sens de l’autre et la sincérité des émotions.
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Crédits
Amphi débat du 01/06/2021
Date d'édition : 21/07/2021
Durée : 1:05:50
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
Prise de vue : Enregistrement vidéo issu de la plateforme de visioconférence Zoom
© Pratiques & Stratégies - juillet 2021 - reproduction interdite