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Y a-t-il un lien entre l’évolution professionnelle d’un salarié dans une entreprise et les formations qu’il a reçues ? Est-ce que tous les salariés veulent se former, ou bien seulement les cadres, les plus qualifiés ? Y a-t-il des situations de travail favorables à la formation des salariés ? En quoi les résultats de l’enquête Défis menée depuis 2014 par le Céreq (4500 entreprises, 16 000 salariés !) pourraient modifier les approches RH des entreprises ?
Un salarié a accès en moyenne à 12 h de formation par an. Soit… 1,4 h de plus qu’en 1974. Sur la période, plus de salariés ont eu accès à la formation, mais la durée moyenne de celle-ci a été divisée par 3.
Et chacun sait que l’accès à la formation formelle est très inégal : plus on est formé à l’origine, plus on a accès à la formation. En règle générale, en formation professionnelle, on arrose là où il pleut.
Alors est-ce que tout est joué dès le départ avec la formation initiale ? Ou bien peut-on repérer des liens entre l’évolution professionnelle d’un salarié et les formations qu’il a suivies ?
Réponse classique : cela dépend des entreprises, cela dépend des personnes.
Parfois, il y a de bonnes nouvelles. À l’initiative du CNEFP (Conseil national d’évaluation de la formation professionnelle), une très grande enquête est enfin lancée en France par le Céreq en 2014. Sérieuse, avec des moyens : 16 000 salariés dans 4500 entreprises différentes ont été suivis attentivement pendant 5 ans.
Alors, quels sont les résultats ?
Danièle Guillemot nous les a présentés, et en a débattu avec nous. Au sein du Céreq, elle a été la cheville ouvrière du lancement de l’enquête Defis.
Elle va nous entretenir des situations de travail favorables à la formation des salariés. Elle va nous surprendre (et comment !) lorsqu’elle va interroger le lieu commun : « seuls ceux qui sont déjà formés disent qu’ils veulent se former. Pas les bas niveaux de qualification ».
Elle va nous permettre d’établir des liens enfin bien étayés entre évolution professionnelle, types d’entreprise et formations reçues.
Elle ouvre des pistes précises sur les moments où il serait judicieux d’agir, avec des effets : cela concerne directement les DRH dans les entreprises.
Sur un sujet qui alimente tous d’innombrables propos de comptoirs depuis des années, l’UODC a été très honorée de recevoir Danièle Guillemot et avec elle toute l’expertise des remarquables équipes du Céreq qui ont travaillé sur Defis.
L’amphi débat était passionnant.
Danièle Guillemot est depuis 2013 la cheffe du département de la formation et de la certification du Céreq. Au sein du Céreq, elle a été cheville ouvrière de la création de l’enquête Défis, lancée en 2014 dans 4500 entreprises, avec un suivi de cohorte de 16 000 salariés pendant 5 ans.
Ancienne élève de l’ENSAE, elle a notamment été Directrice des études du Cepe, Genes, chercheuse associée au laboratoire de sociologie quantitative (LSQ), chercheurs au Centre d’Etudes de l’Emploi, chef de section, puis chef de la division « Conditions de vie des ménages » à l’INSEE, chargée de mission au Commissariat Général au Plan.
Parmi ses publications :
• Guillemot Danièle, Jeannot Gilles, 2013, « French public management reform : an evaluation » International Journal of Public Sector Management vol 26 n°4 pp 283-297
• Guillemot Danièle et Jeannot Gilles, 2013, « Modernisation et bureaucratie, l’administration d’État à l’aune du privé », Revue Française de sociologie, vol 54
• Guillemot Danièle, 2011, « Travail dans le public et dans le privé : une intensification parallèle » Travail et Emploi n°128, octobre-décembre
• Guillemot Danièle, Jeannot Aurélie, 2011, « Les agents de l'Etat, des travailleurs comme les autres ? » Rapport de recherche du CEE n° 62, février
• Guillemot Danièle, Jeannot Gilles, 2010, « Réformer par les outils ou réformer par les hommes ? Un bilan quantitatif de la "modernisation de la gestion" de l'Etat » Revue Politique et Management Public, vol 27 n°4
Au sujet de l'enquête Defis :
Lancée en 2014 par le CNEFP, l'enquête Defis (Dispositif d’Enquêtes sur la Formation et les Itinéraires des Salariés), réalisée par le Céreq, permet de suivre sur 5 années les itinéraires de 16 000 salariés.
Defis met en relation les actions de formation suivies par les salariés et les parcours professionnels. Dans cet objectif, le dispositif mis en place permet de suivre un panel représentatif de salariés sur une durée de 5 ans.
Les entreprises qui les emploient sont également enquêtées la première année, afin de recueillir des informations détaillées sur le contexte dans lequel les salariés se forment (ou non).
Defis permet :
- d’étudier le recours à la formation et ses usages, en lien avec le travail et son organisation, avec les politiques de formation et de ressources humaines des entreprises ;
- d’analyser les effets des formations sur les carrières professionnelles et salariales, sur la mobilité externe et les chances d’accès à un nouvel emploi, ainsi que sur d’autres changements dans l’activité professionnelle des salariés.
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Crédits
Amphi débat du 16/04/2019
Date d'édition : 26/07/2019
Durée : 1:21:17
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - juillet 2019 - reproduction interdite