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Conduire le changement dans une organisation ? C’est le sujet phare des plus grandes business schools de la planète. Ce qui y est enseigné est assez simple : il suffit d’appliquer à une organisation qui va mal les méthodes (géniales) de conduite du changement qui ont conduit à certaines (rares) réussites. Et tout va bien se passer.

Quand Pascale d’Artois prend la tête de l’Afpa en 2017, la plus grosse entreprise de formation française a accumulé 752 M€ de déficit en 5 ans. Déficit qui signe peut-être un léger décalage entre ce que l’Afpa propose et ce que ses partenaires et ses usagers lui demandent.
Il faut sans doute changer quelque chose : mais quoi et comment ?

L’Afpa n’a pas manqué de directeurs brillants et de plans stratégiques de changement depuis la fin du modèle totalement subventionné par l’État (2005). Avec à chaque fois une armada de consultants sortis des meilleures écoles et un nouveau plan stratégique tous les deux ans. Et le déficit ?
Il n’a pas arrêté de se creuser.

Alors, que faire, où aller, comment le faire et de quoi s’inspirer ?
À l’instar de François Dupuy (Défiance, contrôle, coercition - Comment sortir d’un management perdant pour tous), l’UODC a une affection mesurée pour les modes d’action inspirés par les jeunes et très brillants consultants sortant des meilleures écoles mondiales.
D’autant que le plus souvent l’essentiel (ce qui est vraiment difficile, le sens, ce qui tient dans la durée, la culture de fond de l’organisation « aidée ») est étrangement souvent mis sous le tapis.

Alors pourquoi inviter Pascale d’Artois (DG de l’Afpa depuis 2017) à l’UODC aujourd’hui ?

Parce qu’elle parle de ce que c’est que le travail de conduite du changement. Parce qu’elle est passionnée sur le fond par la mission de l’Afpa (il vaut mieux) ; parce qu’elle n’élude pas les difficultés innombrables rencontrées (qui ne sont pas finies) ; parce qu’elle est capable de prendre du recul sur ce qu’elle fait.
Cela fait au moins trois bonnes raisons de l’inviter.

Et notre conviction ? C’est qu’il est rare - et passionnant - de rentrer dans le cœur du réacteur de quelque chose d’aussi réel que pratique : c’est quoi le travail concret de conduite du changement dans une grande organisation ?

Alors, est-ce que tout va bien à l’Afpa, après notamment un plan de 1500 suppressions de postes qui s’est achevé en décembre 2020 ? Certainement pas, mais un tournant a sans doute enfin été pris après une longue période où l’Afpa n’avait la confiance ni de ses tutelles, ni de ses salariés, ni de son management, ni de ses organisations syndicales. Cela s’appelle partir de très bas, litote.

L’UODC est heureuse d'avoir organisé cet événement – et ce débat – un peu exceptionnel. Sur un sujet qui est en fait au cœur des questions sociales et économiques dans notre pays.

Pascale d’Artois est directrice de l’Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) depuis le 1er janvier 2017. Elle dispose d’une expérience confirmée dans le champ de la formation professionnelle. Elle a dirigé le Faf-TT (Opca du travail temporaire) entre 2012 et 2016.

Auparavant, et pendant quatre ans, elle était directrice du développement au sein du Forco, l'Opca du commerce et de la distribution. Entre 2003 et 2008, elle a été directrice territoriale de l'Afpa en région Ile-de-France. Elle a également créé un organisme de formation professionnelle en 1998, Epistème, après avoir pratiqué le journalisme au service politique de RTL aux débuts des années 1990.

Au sujet de l'Afpa :

Membre du Service public de l’emploi (SPE) aux côtés de Pôle Emploi, des Missions Locales, des Cap Emploi et des DREETS (Directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités), l'Afpa est le premier organisme de formation professionnelle qualifiante. Sa mission première n'a pas changé : former à l'emploi.

Créée en 1949 pour répondre aux besoins de la France en pleine reconstruction, l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes a été transformée en ÉPIC (établissement public industriel et commercial) le 1er janvier 2017. Elle est devenue Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes et s’est doté de deux filiales :

• Afpa Accès à l’emploi pour l’accompagnement et la formation des demandeurs d’emploi,
• Afpa Entreprises et salariés pour l’accompagnement et la formation des salariés.

L’ÉPIC est sous la double tutelle du ministère du Travail et du ministère chargé du Budget.
Aujourd’hui, l’Afpa continue de jouer son rôle historique de formation en accompagnant demandeurs d’emploi et salariés à se qualifier, à trouver un emploi et se reconvertir. En France métropolitaine, l’Afpa possède 116 centres de formation, 13 directions régionales et 1 direction générale basée à Montreuil (Seine Saint Denis). En 2020, elle a formé 113 500 stagiaires dont 72 000 demandeurs d’emploi et accompagné 65 000 personnes.

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Crédits

Vidéo complète n°293
Amphi débat du 14/02/2023
Date d'édition : 17/04/2023
Durée : 1:14:34

Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - avril 2023 - reproduction interdite