Pour accéder à ce contenu, merci de vous identifier :
Cinq suicides valent « mieux » que 30 bouquins de spécialistes. Hélas ! Il a fallu de nombreux morts à France Télécom et ailleurs pour qu’enfin les lignes bougent - un tout petit peu - du côté de l’attention portée par les décideurs au travail. Et pourtant les livres - remarquables - n’ont pas manqué depuis des décennies.
Il y a comme une énigme. Au-delà des discours, jamais le management n’a été aussi coercitif en France (à l’exception de quelques rares entreprises). Et tout le monde perd : la qualité du travail, la santé des personnes, la performance.
Bien sûr, en apparence, tout change tout le temps ! Une des phrases les plus couramment entendues aujourd’hui est la suivante : « Désolé, pas maintenant, nous sommes débordés car en pleine réorg’ ! ».
Il existe un marché de la « transformation » qui fait vivre beaucoup de monde. Mais rien ne change : au-delà des mots, l’immense majorité des entreprises françaises confond encore organisation et structure, n’est pas sortie du taylorisme. C’est-à-dire une organisation du travail en totale contradiction avec les exigences du travail de qualité aujourd’hui.
Dans ce champ, la parole de François Dupuy est extrêmement précieuse. Il s’inscrit dans la lignée initiée par Michel Crozier avec qui il a travaillé pendant 15 ans. Il est profondément inspiré par des penseurs comme notamment Jean-Daniel Reynaud ou Christophe Dejours.
Le titre de son dernier livre, qui se lit avec délectation même s’il fait froid dans le dos ? La faillite de la pensée managériale - Lost in management 2. Une finesse d’analyse, un ancrage dans le réel des entreprises et un talent de plume qui n’est pas pour rien dans le succès du premier tome, le fameux Lost in management - La vie quotidienne des entreprises au XXIème siècle. Il est toujours le livre de management le plus vendu en France depuis sa sortie en 2011.
François Dupuy nous permet de comprendre comment a évolué le management depuis des années. Jusqu’à arriver à l’état de défiance généralisée d’aujourd’hui, cause et conséquence de la coercition généralisée dans les organisations.
Il s’intéresse de près aux responsabilités. Celles des hommes, ce que peuvent - ou pas - les dirigeants qu’il connaît bien, dans un monde où l’actionnaire commande. Mais aussi la responsabilité de la connaissance ordinaire, pour ne pas dire de l’inculture qui irrigue ce qui s’enseigne aujourd’hui dans les business schools.
Enfin, en prémonition de son prochain livre qui sortira en 2017 (Lost in management 3…), François Dupuy esquisse à l’Université ouverte des compétences des voies de solution. Nous avons été extrêmement honorés et heureux de l’accueillir.
François Dupuy a enseigné à l’Insead et dans plusieurs business schools à travers le monde. Il conseille aujourd’hui de nombreux dirigeants en Europe.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui font référence sur la bureaucratie, le changement et le management. Parmi les plus récents, Lost in management. La vie quotidienne des entreprises au XXIe siècle (Seuil) a reçu le Prix du meilleur ouvrage sur le monde du travail en 2012. Il interroge dans ce livre les rapports d’autorité et de pouvoir au sein de l’entreprise, et explore des pistes pour un management différent.
La Faillite de la pensée managériale, paru le 8 janvier 2015, en constitue le deuxième tome (Seuil). François Dupuy s'attache à y "démonter les mécanismes de l’appauvrissement de la pensée managériale et à en montrer les graves conséquences pour les entreprises. L’ignorance persistante des acquis des sciences sociales en particulier cause des ravages. Habillant les idées reçues d’un jargon déconnecté de la "réalité", dirigeants et managers commettent des erreurs de raisonnement et des confusions qui pénalisent toujours plus leurs décisions".
Lien périmé, remarques, suggestions ?
Merci de nous écrire en mentionnant la vidéo !
Les mots-clés
Crédits
Amphi débat du 27/09/2016
Date d'édition : 18/11/2016
Durée : 1:25:36
Programmation et animation : ean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - novembre 2016 - reproduction interdite