Le 12 juillet 2102, le président du directoire de PSA annonce la fermeture de cette usine emblématique du groupe PSA.
3000 emplois supprimés, sur un territoire où le taux de chômage dépasse 16 %.
Une histoire française, tant l’industrie automobile tient une place singulière dans ce pays.
L’Université ouverte a fait le choix d’entendre le point de vue du travail sur cette histoire.
En invitant Ghislaine Tormos, auteure du livre « Le salaire de la vie. Notre travail coûte trop cher disent-ils » (éditions Don Quichotte, janvier 2014).
Ghislaine Tormos a été ouvrière du ferrage à l’usine automobile PSA d’Aulnay-sous-Bois pendant ces 10 années-là, puis ouvrière et déléguée du personnel. Une femme dans un monde d’hommes.
Elle a un point de vue sur le travail, sur la qualité, sur la performance. Acéré, passionnant.
Le point de vue de ceux qui sont au plus près du travail n’est que très rarement entendu en France. Il est absent des médias, il est quasi inconnu du monde politique. Il est de moins en moins entendu par le management des entreprises et des organisations.
Il est en conflit avec d’autres points de vue : celui des actionnaires, celui du top management, parfois celui du politique, voire du syndical. Les questions de marché, de productivité, de qualité, de coût du travail, de concurrence sont présentes pour tout le monde. Mais ce conflit n’est presque jamais instruit sérieusement, simplement parce que le point de vue du travail n’est plus entendu.
Nous gageons que si ce conflit était sérieusement instruit, en mettant au centre la question de la qualité du travail, du travail bien fait, en osant le relier à la performance, notre pays s’en porterait mieux.
Jean Besançon
Directeur de l'UODC
Ghislaine Tormos est ancienne ouvrière à l’usine automobile PSA d’Aulnay-sous-Bois.