Dans un monde en crise profonde, quel rôle pourrait jouer l’éducation ? D’où la mère des questions, celle qui conditionne toutes les autres : comment refonder un pacte entre société et éducation ?
Quelles sont les questions clefs à se poser lorsque l’on veut aborder sérieusement la question de l’éducation dans une société ? Quels pourraient être les fondements d’une politique à entreprendre dans ce domaine, en situant le mot politique au niveau qui devrait être le sien ?
C’est à cette réflexion que veut nous convier Edgard Pisani dans son intervention au Club Stratégies, le 10 novembre prochain.
Notre intérêt est vif, pour ne pas parler de notre curiosité : qu’est ce qu’un homme comme Edgard Pisani, à la vivacité étonnamment acérée, avec l’expérience de l’action au plus haut niveau et la culture hors normes qui sont les siennes peut délivrer comme message sur une des questions les plus essentielles posées à notre société ?
Comment penser les compétences sans penser aux pactes qui devraient lier sociétés et visées sur l’éducation, aux différentes échelles du territoire et des organisations ?
Les questions d’éducation et de formation ne gagnent rien à être réservées au professionnels de la question, quelles que soient leurs qualités. La crise a cette vertu de révéler que les questions essentielles dans une société à la pérennité non assurée ne sont pas techniques : elles sont politiques. Elles concernent l’ensemble de la société, les citoyens et les responsables à tous les échelons.
Comment présenter l’homme qui viendra partager le fruit de sa très ancienne réflexion sur le sujet, jamais interrompue depuis bien plus d’un demi-siècle ?
Il est résistant, sous préfet en 1944 (le plus jeune de France !), sénateur, ministre de l’agriculture de 1961 à 1966, co-fondateur de la Politique Agricole commune, artisan des accords de Matignon en Nouvelle-Calédonie, président de l’Institut du Monde arabe, etc.
Mais il est aussi le père de l’enseignement public agricole moderne, étonnament novateur dans les années 1960, le co-fondateur du Grep (Groupe de recherche sur l’éducation et la prospective), de la revue POUR, etc.
Un homme passionné depuis toujours par les questions d’éducation. Et qui sait depuis longtemps qu’il existe bien d’autres formes que l’académie et les appareils centralisés pour transmettre patrimoine, culture, excellence professionnelle, vison débattue et partagée de l’avenir d’une société.