Son travail est d’assurer une production ou un service en faisant fonctionner au mieux tous les jours un collectif.
Et le caillou dans la chaussure ? C’est de devoir faire avec les personnes qui sont là. Qui sont rarement toutes suffisamment compétentes et engagées (à ses yeux) pour le job. Du coup, passer son temps à pallier ce qui semble manquer, ça finit par épuiser.
Alors, quelle voie concrète emprunter pour sortir ce caillou de sa chaussure ?
Amphi Débat organisé en mode hybride
L’UODC a l’habitude d’inviter des dirigeant.e.s un peu hors normes.
Pourquoi ? Parce que même dans des contextes très contraints (de marché, de prix, de concurrence, de poids de la bureaucratie dans le public et ailleurs), ils arrivent à tracer des pistes sur le travailler ensemble à la fois réjouissantes, concrètes et diablement inspirantes.
Nathalie Prudon-Desgouttes en fait assurément partie : c’est une cheffe au parcours peu ordinaire. Elle commence comme institutrice, devient professeur d’éducation culturelle, directrice d’établissement, responsable dans un ministère, manageuse dans un établissement d’enseignement supérieur. Aujourd’hui, elle est la rectrice de l’enseignement agricole dans sa plus grande région : Auvergne-Rhône-Alpes. Une fonction qui lui donne du pouvoir d'agir et lui permet de mettre en œuvre des convictions solidement étayées.
Sous sa responsabilité ? 121 établissements (dont 28 établissements publics sous sa hiérarchie directe), ce qui représente des milliers de salariés. Et un challenge extrêmement difficile : si la plupart des établissements de formation allaient bien dans ce pays, cela se saurait. Or, elle accomplit un travail étonnant.
Son métier n’est pas de faire : ce sont les directeurs et leurs équipes sur le terrain qui font. L''activité quotidienne d'une rectrice d'un système éducatif, c'est bien sûr de représenter et de veiller à ce tout tourne dans sa région, certes.
Mais son vrai travail de manageuse de managers, sa vraie valeur ajoutée ?
Nathalie Prudon-Desgouttes considère que c’est de tout faire pour encourager tous les directeurs dont elle est la cheffe à favoriser l’innovation dans leur propre établissement. Que c'est cela la clé. Pas qu'ils fasent « eux-mêmes de l’innovation », non. Mais que leur travail soit de tout faire pour encourager leurs équipes à innover, ce qui est totalement différent.
Pour elle, la première tâche du dirigeant, c’est donc de faire cela : encourager ses directeurs et directrices à ce qu'ils et elles soutiennent la prise d'initiative dans leurs propres établissements. En cela, elle est très proche de Fabienne Dulac, la DG d’Orange, qui est venue expliquer à l’UODC pourquoi son travail était d’abord d’inciter l’encadrement à favoriser l’initiative sur le terrain. Parce que c’est sympathique ? Non : parce que c’est la condition de la survie de l'entreprise.
Mais alors concrètement comment faire, quelles méthodes employer, quels sont les obstacles et quels sont les résultats ? C’est cela que Nathalie Prudon-Desgouttes a accepté de partager avec nous. En y réfléchissant, son intervention concerne tous les dirigeants. La soirée promet, soyez les bienvenus.
Jean Besançon
Directeur de l’UODC
L'intervenante :
Nathalie Prudon-Desgouttes est directrice régionale adjointe de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis le 1er février 2020.
Riche de son expérience d’encadrement dans les établissements de l’enseignement technique et supérieur agricole (AgruSup Dijon), mais également en administration centrale et déconcentrée, elle a acquis une réelle connaissance de notre système éducatif dans toutes ses dimensions. Elle s’est intéressée à l’approche comparée au niveau européen de l’organisation des établissements mais également de questions transversales comme l’orientation ou l’égalité des chances.
Ses affectations aux niveaux national puis territorial lui ont également permis de se familiariser avec l’organisation de l’État à ces 2 échelles pleinement impliquées dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques dans un contexte de décentralisation imposant une réflexion partagée pour assurer la mission de service public d’éducation.