Amphi débat organisé en mode hybride
Les AFEST (Actions de formation en situation de travail) ont une histoire aussi longue que la transmission des métiers dans l’humanité. Il n’empêche : les AFEST ont pris un relief considérable avec la Loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018, actant les leçons des expérimentations lancées par la DGEFP après la Loi du 5 mars 2014.
Mais en quoi une action de formation en situation de travail pourrait-elle influencer l’organisation où elle se déroule ? En quoi pourrait-elle entraîner des débats sur le travail et sa qualité ?
Charles-Antoine Gagneur, à l’instar de Patrick Mayen dont il est proche, part d’un exemple extrêmement simple : que se passe-t-il dans une PME quand un apprenti arrive ? Car la partie « entreprise » d’une formation en alternance est bien une formation en situation de travail.
En partant de quelques exemples précis, tirés de sa longue pratique de milieux de travail très variés, Charles-Antoine va les croiser avec que ce nous a appris la didactique professionnelle des situations de travail apprenantes (ou non).
Et il va nous inviter à revisiter notre modèle français qui sépare depuis toujours le travailler et l’apprendre, l’entreprise et le centre de formation. Ce qui peut nous donner des idées pratiques, des outils et des clés pour relier la qualité du travail dans l’entreprise et la qualité des apprentissages de toutes celles et ceux qui y travaillent.
Historiquement en France, on pense qu’à l’école on apprend et qu’en entreprise on n’apprend pas : on travaille. Cela ne nous aide pas à penser une entreprise apprenante, litote. Et cela ne nous aide pas plus à penser une école (un centre de formation, une Université) intéressée par ce qui s’apprend au travail. L’intervention et le débat promettent !
Jean Besançon
Directeur de l’UODC
L'intervenant :
Charles-Antoine Gagneur est chercheur associé à l’UR FoAP-Dijon. Après une thèse soutenue en 2010 sous la direction de Patrick Mayen, ses thèmes de recherche sont centrés sur l’apprentissage en situation et AFEST, les organisations apprenantes, la construction de l’expérience au fil du travail. En un mot : « on apprend tous les jours, oui, mais comment ? ».
Il fait l’hypothèse qu’en contraignant à introduire des préoccupations centrées sur les processus d’apprentissage et de formation dans le fonctionnement ordinaire des organisations, construire des formations en situation de travail interroge profondément les habitudes et les compétences de nombreux acteurs, et prépare le terrain pour bâtir des organisations apprenantes.
Son champ d'intervention formative va du diagnostic à la conduite du changement autour d'enjeux touchants aux compétences individuelles et collectives, à l'organisation du travail et à la formation dans tous les secteurs professionnels.
Ses interventions visent plutôt des métiers en forte évolution, ou des métiers émergeant aux compétences mal identifiées, pour lesquels les professionnels eux-mêmes peinent à dire ce qu'est leur travail et ce dont ils auraient besoin pour mieux le faire.