Plus de 40% des jeunes de 18 à 30 ans ont envie de créer leur propre entreprise ! (OpinionWay pour France Active, 2019). C’est massif, c’est récent et cela ne concerne pas que les jeunes : créer son entreprise est dans la tête de beaucoup de salariés. Qui finissent par sauter le pas à 30, 40 ou 50 ans.
Question concrète : comment créer son entreprise ? Par définition, c’est une aventure originale, une rupture avec la place et la tâche que procure le salariat.
Roland Lannier va partager avec nous un double saut périlleux : créer une entreprise, et le faire en cassant délibérément tous les codes de la création.
Amphi débat organisé à distance
En partenariat avec le réseau BGE
Mais d’abord, première leçon, même en cassant les codes : savoir s’entourer. Il se fait finement accompagner par un réseau aussi affûté et inventif que BGE.
L’UODC ne déteste pas faire partager des aventures singulières, originales, qui donnent envie aussi : le monde de demain ne va pas se construire dans la répétition des mantras du passé.
Ce qui fait courir Roland Lannier, outre sa passion du métier, la création de couteaux magnifiques et profondément originaux ?
Ne pas faire comme les autres.
Un exemple ? Tous les beaux couteaux utilisés par les chefs cuisiniers dans le monde (ou presque) sont faits à partir de matières précieuses et exotiques, dans des designs Art Deco ou Art Nouveau.
Les chefs cuisiniers ont changé, ils sont tatoués... Alors ils pourraient bien commander des couteaux en rupture avec les codes habituels dits « du bon goût ».
Roland Lannier exporte aujourd'hui un artisanat d'exception dans le monde entier, dans les restaurants de chefs étoilés de l'avant-garde, qui se retrouvent dans son style et son identité décalée.
Ne pas faire comme les autres, c’est prendre des risques. Accepter qu’un salarié choisisse ses horaires, soit mieux payé que le patron, lui faire vraiment confiance.
Le projet ?
Grandir en proposant du travail de qualité où les gens progressent et soient bien payés, aussi. C’est imaginer 10 personnes dans les mêmes murs, c’est le maximum. Le travail de coutelier, c’est du corps à corps avec la matière, avec les machines. Il faut être « frères d’arme » dans un atelier.
C’est penser l’entreprise comme un ensemble d’ateliers, de ruches dont chacune aurait un produit phare. C’est prendre soin de ses apprentis, c’est…
Pour l’UODC, l’expérience d’un créateur d’entreprise aussi original (et sympathique !) que Roland Lannier est précieuse. Casser les codes, mais pour quelles raisons et pour quels résultats, cela nous intéresse tous au plus haut point.
Jean Besançon
Directeur de l’UODC
L'intervenant :
Son CAP Coutellerie en poche, Roland Lannier arrive à Thiers en 1997 pour faire ses classes à l’atelier de coutellerie Perceval. D’apprenti à chef de projet commercial, de la réalisation des modèles de couteaux (pliants, de table, de cuisine...) à leur vente aux 4 coins du globe, il occupe tous les postes et exerce différents métiers dans cette entreprise où il passe 15 ans.
Alors qu’une nouvelle génération de grands chefs internationaux révolutionne la gastronomie, les arts de la table ont peu évolué.
C’est parce qu’il pense que ceux-ci ont besoin d’un vrai coup de jeune que Roland Lannier a décidé de créer ensuite sa propre manufacture de coutellerie haut de gamme. Design et fabrication de couteaux à viande pour la restauration gastronomique, de couteaux de poche, de couverts… Roland Lannier a une ambition : imposer un style novateur, une esthétique et une identité renouvelées qui ressemblent à la nouvelle garde de la cuisine gastronomique. Son objectif : créer une marque de référence en arts de la table pour la gastronomie de luxe.
Il a laissé tomber sans regret les matières précieuses aux résonances coloniales (ivoire, bois exotiques) qui dominent encore la coutellerie aujourd’hui, pour aller vers des matériaux synthétiques ou recyclés comme le béton, les disques vinyles, les bandes dessinées ou le tartan écossais.
Les chefs, vignerons, artisans et designers qui ont su dépoussiérer leurs métiers et en bousculer les codes l’inspirent, l’incitent à expérimenter de nouvelles formes et des matières inattendues, pour que ses couteaux participent pleinement à une expérience singulière de la table.
Les couteaux Roland Lannier sont entièrement fabriqués dans l'atelier à Thiers, avec l'aide de plusieurs entreprises locales spécialisées (découpe laser, trempe cryogénique, résine d'inclusion).
Implantée dans le quartier Ville Haute, la société peut compter sur les six siècles de savoir-faire en coutellerie de la ville pour produire des couteaux alliant design, qualité, tradition et efficacité.
Élu Lauréat National du concours « Talents des cités 2014 en Auvergne » (Catégorie Émergence) puis lauréat 2015 des Trophées des entreprises du Parc Livradois-Forez, Roland Lannier a été accompagné dans sa démarche de création d’entreprise par la BGE Auvergne.
Au sujet de Sophie Jalabert :
Diplômée d’une école de commerce, Sophie Jalabert s’est impliquée pendant 10 ans dans les relations entre la France et les Pays d’Europe Centrale et Orientale. Convaincue de l’importance de travailler à la création d’entreprises et à la prise d’initiative en France, elle rejoint BGE en 2000. En 2012, elle devient Déléguée Générale du réseau BGE, gardant au cœur de son action les dynamiques territoriales et les réseaux d’entrepreneurs.
Sophie Jalabert est intervenue à l'UODC, en octobre 2020, sur le thème : « Accompagner la création d'une entreprise : qu'est-ce qui fait que ça marche ? ».
Au sujet de BGE :
En 40 ans, BGE est devenu un réseau associatif de référence d’aide à la création d’entreprises depuis l’émergence de l’idée jusqu’à sa concrétisation, et a ainsi contribué au lancement de plus de 400 000 entreprises. Grâce à un maillage serré de 530 lieux d’accueil en métropole et outre-mer et 1 123 salariés, 95 100 personnes ont été accueillies et orientées en 2019, 27 850 nouveaux emplois ont été générés et 51 090 parcours d'accompagnement/formation ont été mis en place (in Rapport d'activité BGE, 2019, juin 2020).
Si la très grande majorité des entrepreneurs BGE sont des demandeurs d’emploi, le réseau forme aussi des salariés, des chefs d’entreprise et des étudiants. Une diversité qui se retrouve également dans les profils accompagnés. En 2018, 1 760 entrepreneurs handicapés ont été guidés par BGE.
Intégrer le réseau BGE, permet au candidat à la création d’entreprises de bénéficier d’un regard professionnel, personnalisé, et ainsi de monter en compétences sur tous les aspects de son projet, de la stratégie commerciale à l’étude de marché, au choix de la forme juridique jusqu’aux obligations administratives et fiscales.