
Dans son ouvrage, Marie-Anne Dujarier questionne cette catégorie de pensée qu’est le travail.
Pilier de notre société, il est dans toutes les bouches, que ce soit pour en vanter la valeur ou au contraire le conspuer, souhaiter son extension, sa transformation ou sa disparition. Dans ces débats passionnés, nous peinons cependant à nous accorder sur ce qu’il désigne…
Peut-on dire ainsi qu’une aidante familiale, un stagiaire, un youtubeur, une bénévole, un chien d’aveugle, un manager placardisé, un algorithme, un inconscient, une somme d’argent ou encore une vache laitière « travaillent » ?
Marie-Anne Dujarier nous propose de regarder « le travail » en tant que catégorie de la pensée et de la pratique, historiquement construite.
En dix siècles, le mot a pris trois significations principales dans les usages ordinaires, scientifiques et institutionnels. Il a servi à désigner la peine que l’on se donne pour produire des choses utiles, dans le cadre d’un emploi dont on peut vivre.
Or la société actuelle regorge de pratiques qui désarticulent l’activité, la production utile et l’emploi rémunéré...
L'APSE (Association des Professionnels en Sociologie de l'Entreprise) est une association réunissant sociologues praticiens, chercheurs et professionnels partageant une même conviction : mieux comprendre les situations de travail et les entreprises permet de les transformer, et ainsi contribue à agir dans la société...
Marie-Anne Dujarier est professeure de sociologie à l’Université de Paris Cité, chercheure au LCSP (Laboratoire de Changement Social et Politique) et associée au LISE (Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique). Elle est l’auteure de nombreux ouvrages dont L’Idéal au travail (Puf, 2006; 2e édition, coll. « Quadrige », 2018), Le travail du consommateur (La Découverte, 2014) et Le management désincarné. Enquête sur les nouveaux cadres du travail (La Découverte, 2016).