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Dans le domaine : Stratégies RH
Vendredi 23 septembre 2022 Les ergonomes en service de santé au travail face aux contraintes gestionnaires de la prévention Connaissance de l’emploi n° 184 Les évolutions récentes de la santé au travail impliquent plusieurs transformations notables, notamment dans la définition et l’orientation des pratiques de prévention des professionnels de la santé au travail. À partir d’une enquête empirique menée sur le groupe professionnel des ergonomes et plus particulièrement celles et ceux exerçant en services de santé au travail interentreprises, ce numéro de Connaissance de l’emploi étudie les pratiques de prévention et les contraintes qui pèsent sur les activités de ces ergonomes. Tout d’abord, il interroge la manière dont l’organisation du système de prévention des risques professionnels et les entreprises orientent leur travail pour privilégier un type de prévention : les demandes à caractère individuel et technique. Puis, il s’agit de donner à voir la façon dont les ergonomes (ré)agissent face à ces contraintes.

La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 marque un tournant pour la médecine du travail. Le service de médecine du travail se transforme en service de santé au travail interentreprises (SSTI) puis devient, le 2  août 2021, le service de prévention et de santé au travail. Le SSTI, régi par la loi de 1901, est une association d’employeurs à but non lucratif dont la mission est de conseiller les employeurs, les travailleurs et leurs représentants afin « d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail» . La loi de modernisation sociale met en œuvre la pluridisciplinarité à travers la création de nouveaux professionnels — les IPRP (Intervenants en prévention des risques professionnels) — qui constituent une équipe « animée » et « coordonnée » par le médecin du travail.

Dans le contexte d’invisibilisation des enjeux politiques qui sous-tendent les différentes approches de la prévention (Goussard et Tiffon, 2017 ; Henry, 2017), des études ont pointé les recompositions et les modifications des pratiques professionnelles des médecins du travail et partiellement des autres professionnels (Barlet, 2019 ; Marichalar, 2014). Ces études montrent que les activités des professionnels des SSTI sont en partie définies par le système de prévention des risques professionnels, marqué par l’individualisation des problèmes de santé au travail, dans lequel persiste une tension entre une logique professionnelle et des contraintes gestionnaires. Cette tension omniprésente dans la réalité des pratiques professionnelles des ergonomes, comme pour d’autres professionnels de la santé au travail, façonne les pratiques de prévention.

La logique professionnelle renvoie à la conception du « cœur de métier », du « vrai boulot », c’est-à-dire les parties de l’activité « que l’on souhaite vivement conserver » (Bidet, 2010, p.  128). Il se traduit par des « démarches collectives », d’« observations du travail » et d’« analyse de l’activité en train de se faire »...

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Le Centre d'Etudes de l'Emploi et du Travail (CEET) est un programme transversal du Cnam visant à développer la recherche pluridisciplinaire sur le travail et l’emploi, dans une perspective académique et de réponse à la demande sociale...