La transition énergétique va induire une transformation structurelle majeure des modèles de production et engendrer des répercussions macroéconomiques encore complexes à appréhender. Une inquiétude particulière concerne l’emploi.
La transition sera-t-elle synonyme de destructions massives d’emplois et de délocalisations en raison de la hausse des coûts de production des entreprises et des pertes de compétitivité ? Ou, au contraire, sera-t-elle créatrice de croissance et de nouvelles opportunités, avec le développement de très nombreux emplois verts hautement qualifiés et rémunérés ? Pour éclairer ce débat, nous présentons, dans cette Note, une quantification des effets de la transition énergétique sur l’emploi, modélisée par l’instauration d’une taxe sur le carbone de 100 euros la tonne de CO2.
Au niveau macroéconomique, cette taxe aura des répercussions limitées sur l’emploi en France : d’abord car les entreprises adapteront sans doute leur mix énergétique en conséquence ; ensuite car cette tarification du carbone sera très probablement adoptée au niveau européen, parallèlement à un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Il faut également tenir compte de la diversité des technologies et des mix énergétiques au sein de chaque secteur car la forte hétérogénéité entre entreprises implique...
Le Conseil d’analyse économique réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement et les rend publiques. Il examine les questions qui lui sont soumises par le Premier ministre et par le ministre chargé de l’économie et peut procéder de sa propre initiative à l’analyse prospective de questions économiques qu’il estime pertinentes pour la conduite de la politique économique du pays. Il est composé d’économistes universitaires et de chercheurs reconnus.