Nous voilà, en France, pourvus de candidats dans la perspective de l'élection présidentielle qui se déclarent tous candidats du travail et/ou des travailleurs. On ne va pas s'en plaindre ! Du côté de la gauche comme du côté de la droite. Il y a ceux qui veulent nous faire travailler plus pour gagner pareil, ceux qui veulent revenir à la formule « travailler plus pour gagner plus » en défiscalisant les heures supplémentaires, ceux qui veulent instaurer un revenu universel avec ou sans travail, avec ou sans conditions de ressources.
Mais on n'entend pas beaucoup parler du « travailler mieux », dans des organisations du travail plus responsabilisantes, dans des environnements de travail plus sympathiques, avec des hiérarchies de compétence et moins de petits chefs (qui généralement se croient grands). Et pourtant toutes les études montrent que la France est l'un des pays où les entreprises, et aussi les administrations, font le moins confiance aux salariés (voir dans Metis : « Dialogue social : sortir du formalisme ! » par Martin Richer - 02 Janvier 2017). Bien sûr c'est un chantier qui dépend des entreprises, mais le discours des politiques compte.
On n'entend pas beaucoup parler de la protection sociale des indépendants, des auto-entrepreneurs qui cotisent et obtiennent bien peu de droits, du nécessaire rapprochement des différents régimes de sécurité sociale. Et pourtant on parle beaucoup de la Sécurité sociale, mais de manière essentiellement « comptable » !
C'est que peu de ces « Messieurs-candidats » sont sensibles aux nouvelles manières de travailler et aux nouvelles formes d'emploi, parfois subies, mais aussi parfois choisies. Ils ont les pieds dans la France gaulliste du plein-emploi ou dans le socialisme ancien qui s'est construit sur le salariat classique et la feuille de paye.
Et pourtant le revenu universel peut être, si ce n'est une mesure miracle, du moins une bonne entrée pour poser quelques-unes des questions essentielles d'aujourd'hui : la lutte contre la pauvreté (voir le dernier congrès de la FNARS), contre les inégalités sociales et de destin, l'avenir de nos systèmes de protection sociale, la valorisation des activités dites peu qualifiées et si indispensables à notre vie quotidienne...
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Metis, correspondances européenne du travail est un journal en ligne, engagé et indépendant. Il a pour projet de contribuer au débat nécessaire que suscitent les mutations qui affectent le monde du travail en Europe. Parce que les questions du travail sont au cœur de la vie démocratique, Metis pense qu'elles conditionnent la « reprise » du projet européen et la constitution d'une Europe sociale.