À l’heure des clusters et de la constitution de grands ensembles, sommes-nous condamnés à vivre dans un pays composé d’une poignée de grandes métropoles polluées et surpeuplées, entourées d’un grand « vide », faute d’emplois et de dynamisme ? Tout pourrait le laisser penser, surtout lorsque les élus locaux font de la question de l’attractivité territoriale leur Graal. Pourtant, et fort heureusement, des entrepreneurs « capricieux » décident de sortir de sentiers trop battus : ils s’installent en milieu rural… et réussissent. Ne faut-il pas voir en eux des aventuriers des temps modernes ?
Certains entrepreneurs démontrent avec succès qu’une activité peut être développée dans des environnements a priori peu favorables. Par exemple, les départements de l’Aveyron, du Lot, de la Corrèze ou du Cantal sont rarement cités autrement que pour moquer leur dimension rurale. Pourtant, c’est dans cette zone que se situe la « Mecanic Vallée », regroupant quelques 210 entreprises pour 13 000 emplois !
La ville de Montluçon, dans l’Allier, est peu réputée pour son tourisme haut de gamme. Mais c’est bien là qu’un hôtel quatre étoiles va ouvrir ses portes au printemps prochain, par la volonté (le rêve ?) d’un entrepreneur en bâtiment du cru, ayant fait fortune dans l’hôtellerie de luxe.
Personne ne connaît Saint-Bonnet-de-Rochefort, charmant village d’un peu plus de 600 âmes à une trentaine de kilomètres de Vichy. Cela n’a pas empêché un enfant du pays qui a développé, partant de rien, son entreprise de parapharmacie. Aujourd’hui, il existe même un pôle d’excellence rurale qui s’est constitué avec d’autres sociétés. À la clé, plusieurs centaines d’emplois…
Anne Albert-Cromarias est Enseignant-chercheur HDR, management stratégique, Groupe ESC Clermont.
Alexandre Asselineau est Directeur de la Recherche BSB, enseignant-chercheur en Stratégie et Management stratégique, Burgundy School of Business.