Les réformes du droit et des politiques du travail, de même que la négociation collective, sont le théâtre d’appels à la reconversion professionnelle. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 et le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) ont déployé des instruments que le Plan de relance a renforcés. Ainsi, depuis l’été 2020, les reconversions vers les métiers en tension ou les métiers d’avenir représentent un enjeu fort pour accompagner la sortie de crise provoquée par l’épidémie de Covid-19 et faire face aux mutations numérique et écologique.
De telles orientations sont en proie à de fortes ambivalences dans la mesure où elles oscillent entre volonté de faire plus de place à l’initiative et à la liberté individuelle (dans la continuité des réformes engagées depuis le début des années 2000) et souci d’orienter les reconversions vers les métiers d’avenir ou en tension. Ainsi, de fortes incertitudes demeurent quant aux marges de manœuvre dont les personnes disposent concrètement pour se diriger vers un nouveau métier et en tirer avantage, notamment les ouvriers et employés peu qualifiés (ONQ-ENQ). Principales cibles des politiques de reconversion, ils sont eux aussi appelés à devenir les acteurs de leur vie professionnelle alors que les voies pour construire leur parcours sont loin d’être tracées. La crise sanitaire et économique a rendu plus visible leur situation : au cœur d’importantes mutations, ils sont particulièrement invités à s’adapter, se former et à changer d’emploi.
Mais certains d’entre eux n’ont pas attendu la crise pour vouloir changer de métier ou de profession. Avec une fenêtre d’observation de 4 ans, entre 2015 et 2019, l’enquête Defis permet de dresser un bilan des parcours et de replacer une telle aspiration en contexte dans l’entreprise d’origine...
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"Bref" est le bulletin d'information du Céreq, Centre d'études et de recherches sur les qualifications, qui propose une expertise au service des acteurs de la formation et de l'emploi. Il assure trois missions : mener des études et des recherches sur les qualifications, évaluer les formations, les dispositifs et politiques publiques mis en œuvre et formuler des avis et des propositions.