Bâtiment, restauration, coiffure : si l’étendue des problèmes de santé rencontrés par les travailleur·ses de TPE est largement invisibilisée, cette invisibilisation est plus prégnante chez les dirigeant·es que chez les salarié·es.
Prenant appui sur 32 monographies, le présent article se propose d’interroger la manière dont les travailleur·ses (salarié·es ou dirigeant·es) de très petites entreprises (TPE) en exercice dans trois secteurs d’activité (le bâtiment, la restauration et la coiffure) abordent la survenue d’un événement de santé, qu’il s’agisse d’une maladie chronique, d’un accident du travail (AT) ou d’une grossesse.
Côté salarié·es, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte quand un événement de santé surgit : en particulier, les femmes et les hommes ne font pas face aux mêmes contraintes, financières notamment, et n’appréhendent pas le maintien dans l’emploi, le chômage ou la sortie vers l’inactivité de la même manière.
Les dirigeant·es de TPE ont, quant à eux/elles, avant tout à cœur de préserver la santé économique de leur entreprise : pour y parvenir, ils et elles invisibilisent parfois leurs propres problèmes de santé, s’efforcent de compenser par eux/elles-mêmes ou en mobilisant des membres de leur famille les arrêts de travail de leurs salarié·es, voire évitent de recruter des candidates en âge d’avoir des enfants.
Télécharger l'article de la revue Travail et Emploi
Revue trimestrielle de recherche en sciences sociales, Travail et Emploi est publiée depuis 1979. À caractère pluridisciplinaire et international, elle propose des analyses de chercheurs français et étrangers en sociologie et économie du travail, de l’emploi et des relations professionnelles, en histoire, droit et psychologie du travail, en sciences de gestion et sciences politiques...