adopté la qualité de société à mission, a remis son rapport sur la gouvernance responsable des entreprises, mardi 19 octobre, au ministre de l’Économie et à la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale solidaire et responsable. Il y propose un bilan et un retour d’expérience sur les différentes composantes qui mènent au statut d’entreprise à mission et émet 14 propositions pour accélérer son déploiement.
Touchée par une grave crise de légitimité, l’entreprise doit redoubler d’efforts pour recréer les conditions de la confiance auprès de ses communautés. Afin de relever de manière pérenne ce défi de taille, elle dispose désormais d’outils pour asseoir le bien-fondé de son existence. Si elle pouvait jusque-là se prévaloir d’une certaine éthique, elle est désormais en mesure d’endosser un rôle beaucoup plus ambitieux : celui d’œuvrer au nom de l’utilité publique, une fonction traditionnellement réservée aux États. L’entreprise n’a certes pas vocation à se substituer aux politiques mais, en l’absence de gouvernance mondiale efficiente sur les grands enjeux de société (environnement, inégalité, santé, citoyenneté…), elle peut largement participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de solutions.
D’autant que l’entreprise est nativement responsable et que les engagements qui lui sont aujourd’hui demandés lui permettent de se réapproprier le sens de ce qu’entreprendre signifie. L’étymologie du mot (le latin inter prehendere, littéralement « prendre entre ses mains ») suggère ainsi que le sens profond de l’activité entrepreneuriale consiste à tenir quelque chose entre ses mains pour le maîtriser sans cependant l’accaparer. Le sens fixé par l’usage dès le XVe siècle associe quant à lui le mot à la prise de risque commune et solidaire : entreprendre, c’est prendre un risque entre soi, c’est-à-dire ensemble. La responsabilité des entrepreneurs est donc partagée et totale car, en cas d’échec, c’est la ruine !
Au XIXe siècle, l’innovation juridique que constitue la société anonyme a signé l’émergence de l’actionnariat, lequel encourage les entrepreneurs à rassembler d’autres capitaux que les leurs auprès de banques et d’investisseurs privés ou publics pour financer le développement de leurs entreprises...