On peut raisonnablement faire l’hypothèse que la réforme annoncée des retraites aura pour effet l’allongement de la vie au travail. Le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et l’adoption d’un système universel de retraite « à points » aura pour effet d’inciter les bénéficiaires à rester sur le marché du travail, une ou plusieurs années supplémentaires, afin de bénéficier du niveau de pension le plus élevé possible.
Des carrières plus longues, choisies ou subies, appellent nécessairement des adaptations du système de formation professionnelle tout au long de la vie permettant « de tenir la distance ». Car, il en va de la santé professionnelle comme de la santé physique. Pour travailler plus longtemps il faut non seulement en avoir le désir mais aussi la capacité. À cet égard, les réponses apportées par la médecine « au vivre vieux et en bonne santé », sont, au moins au plan métaphorique, transposables à l’allongement de la vie au travail. Le secret de la longévité en bonne santé, résulte, au moins pour partie, de la régularité du parcours de santé en vue d’anticiper les risques.
Il en va de même du parcours professionnel au cours duquel le salarié peut être exposé à « des petits risques d’inadéquation ou d’insuffisance de qualifications et de compétences en raison de l’évolution des technologies et de ’organisation du travail, ou à un « grand risque » résultant d’un changement de métier en raison notamment de la pénibilité de celui-ci, de la nécessité d’acquérir une nouvelle qualification, ou encore en raison de l’absence de perspectives d’évolution ou de promotion professionnelle...
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Le parcours professionnel de Jean-Marie Luttringer (docteur en droit) se situe à l’intersection du droit et de l’activité de formation... Il est intervenu à l'UODC en 2015 : "La nouvelle donne juridique de la formation. Ce que la loi du 5 mars 2014 va progressivement transformer", Vidéo complète n°174, février 2015.