Jean-Pierre Bouchez, chercheur associé au Laboratoire de recherches en management de l'UVSQ, défend dans cet article l'idée que "la confiance et la réciprocité rapportent beaucoup plus que le contrôle abusif".
On ne peut manquer d’être saisi lorsque l’on observe, dans un certain nombre de grandes entreprises, le paradoxe entre l’amorce de gouvernances fondées sur la confiance coopérative et le partage, et l’usage permanent d’outils de gestion dont le carburant est… la méfiance.
Depuis quelques années, on assiste à une forme d’épuisement de l’usage, des modes et des modèles managériaux, à l’image du reengineering ou du lean management, tandis que se mettent en place une profusion de dispositifs de contrôle, qu’il s’agisse des multiples reportings (outils de mesure du travail effectué) ou du recours systématique à des indicateurs ou tableaux de bord, facilités par la sophistication des systèmes d’information. Cette instrumentation marquée des outils de gestion, à tous les échelons de l’organisation, crée une forme de méfiance, y compris parmi certains dirigeants.
Ce retour d’une forme de rationalisation, qui présente des analogies avec le scientific management cher à Taylor, développées il y a déjà plus d’un siècle, produit deux effets...
Jean-Pierre Bouchez est directeur de la recherche et de l’innovation au cabinet de conseil en management IDRH, chercheur associé au Laboratoire de recherche en management à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, auteur d’Economie du savoir (De Boeck, 2013), fondateur et dirigeant de la société de conseil Planète savoir.
Jean-Pierre Bouchez, Manager les travailleurs du savoir. Définitions, typologies et enjeux organisationnels, Vidéo séquencée n°47, février 2007