La Patrouille de France est un OVNI pour un économiste, les pilotes s’engageant pendant deux à quatre ans dans une activité dont ils ne tireront guère d’avantage matériel. Et pourtant, le management de la Patrouille peut être source d’inspiration bien au-delà de cet exemple singulier.
La Patrouille de France est un objet économiquement non identifié. Neuf pilotes vivent ensemble jour et nuit pendant six mois et se préparent intensément les six mois précédents. Ils doivent être des virtuoses capables d’adopter des comportements interdits à des pilotes de chasse, tout en devant se fondre dans un collectif et vivre un an sans conflit, ce qui suppose une harmonie presque inhumaine. Et tout cela pour « rien », dirait un économiste : pas d’avantage financier ni même d’accélération de carrière, simplement la beauté du geste.
Une séance de l’École de Paris du management a éclairé les mystères de cette organisation singulière, qui peut être une source d’inspiration pour le management du futur à l’heure où l’on parle de libération des énergies et où l’on découvre que, si la poursuite du profit reste la contrainte de base dans le monde économique, l’argent ne suffit plus, car il faut faire rêver pour vraiment motive.
Tous les ans, trois nouveaux pilotes arrivent et trois anciens partent. Tous changeant de poste, ils doivent s’entraîner pendant l’hiver à leurs nouveaux rôles. Le neuvième pilote, le remplaçant, peut se substituer au pied levé à n’importe lequel des équipiers, hormis au leader...
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Michel Berry est ingénieur général des mines, directeur de recherche au CNRS et fondateur de l'École de Paris du Management, une institution unique en son genre, dans laquelle chercheurs et praticiens dialoguent selon des modalités assurant l'ouverture des débats et la qualité orale et écrite des travaux...