Se déplacer, communiquer, écouter de la musique, regarder des films, travailler, gérer son entreprise, partir en vacances : les plateformes numériques ont pris une place croissante dans notre quotidien. Elles offrent des opportunités économiques inédites et des bienfaits importants aux citoyens, aux entreprises ou encore à l’État. En parallèle, le pouvoir économique de certaines plateformes numériques est devenu considérable, notamment celui des plus grandes d’entre elles que sont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
L’apparition de ces géants s’explique bien : les économies d’échelle et les effets de réseaux à l’œuvre dans l’économie numérique poussent à la concentration. À cela s’ajoute la tendance des grandes entreprises numériques à s’organiser sous la forme de conglomérats diversifiés par le développement de nouveaux produits ou services inclus dans leur écosystème, mais aussi par des vagues de rachats de start-ups prometteuses qui diminuent la concurrence sur le marché. Leurs modèles d’affaires sont spécifiques et l’usage de la technologie et des données exacerbe certaines pratiques anti-concurrentielles déjà connues et en crée de nouvelles. Ainsi, certaines entreprises sont devenues des plateformes « structurantes » sur leur marché et représentent autant de défis aux politiques de concurrence.
Il est en effet de plus en plus difficile pour les régulateurs d’avoir une action efficace pour garantir un fonctionnement concurrentiel des marchés où ces plateformes sont actives, malgré les sanctions qui leur sont souvent infligées à l’issue des actions antitrust. C’est pourquoi la question du démantèlement de certaines entreprises représentant un risque trop grand pour l’économie...
Le Conseil d’analyse économique réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement et les rend publiques. Il examine les questions qui lui sont soumises par le Premier ministre et par le ministre chargé de l’économie et peut procéder de sa propre initiative à l’analyse prospective de questions économiques qu’il estime pertinentes pour la conduite de la politique économique du pays. Il est composé d’économistes universitaires et de chercheurs reconnus.