S’indigner ne suffit plus. Pas plus qu’agir sans penser à l’après. Les milliards déversés sans réserve pour sauver notre monde donnent le tournis. Faut-il réparer ou au contraire, construire, différemment ? Et que faut-il réparer ? Nul ne conteste la violence des impacts sociaux et économiques. Des pans entiers de nos économies se sont effondrés. Des vies, des familles, des communautés tout entières sont affectées par des pertes de revenus, des pertes d’emplois, et bien plus encore.
Les crises sont l’occasion d’un souffle nouveau. Les exemples ne manquent pas : le New Deal (1933), le Front populaire (1936) ou le programme "Les Jours heureux" du Conseil national de la résistance (1944). Des institutions ont également incarné des utopies nouvelles : l’Organisation des Nations unies (1945), l’Organisation internationale du travail (1946). Sans parler de la naissance de la Ve République (1958), fruit de l’effondrement de la IVe.
Nombreux sont les textes fondateurs qui marquent encore de leur empreinte nos droits fondamentaux : la Déclaration universelle des droits de l’homme (et bien avant, celle de 1789) ou encore la déclaration Schuman du 9 mai 1950. Notre humanité possède cette caractéristique de choisir ses propres mythes fondateurs, qui ont la capacité d’évaluer le réel, comme le soulignait Roland Barthes. Il reste à notre génération le devoir d’écrire la page des décennies à venir. Il faut faire vite : la grande transition de l’humanité a déjà commencé dans un basculement sans précédent de notre rapport au temps et à la nature...
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La Fonda est un laboratoire d’idées au service du monde associatif. Elle agit avec la conviction que la vitalité associative est le ciment de la vitalité démocratique de notre société…
Chaque trimestre, la Tribune Fonda explore les liens entre les transformations sociétales et le fait associatif. Tendances, enjeux, controverses : en croisant regards experts et expériences de terrain, la Fonda souhaite fournir à ses lecteurs des clés pour comprendre les mutations à l'œuvre et agir.
Son vice-président, Yannick Blanc, est l'auteur d'une intervention à l'UODC : « Passer de la défiance à l’engagement. Sortir du modèle français de la tutelle », Vidéo complète n° 214, juin 2017.