Mais au lieu d’avoir un système intégrateur, qui était celui du collège unique de la loi Haby de 1975, le ministère a déployé dans le même temps quantité de filières et autant de canaux de dérivation possibles autour du système qu’il fallait protéger de cette « ouverture sociale », à savoir « l’enseignement général », désormais différencié du technologique et du professionnel.
Ainsi, la promesse d’amener 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat, lancée en 1985 et consacrée par deux lois d’orientation en 1989 et 2005, a été tenue il y a dix ans, donnant la perspective – mais parfois aussi l’illusion – aux élèves qu’avec le baccalauréat en poche, ils pouvaient de facto accéder à des diplômes de l’enseignement supérieur.
Mais cette nouvelle configuration scolaire, aussi bénéfique soit-elle pour une majorité des étudiants, recouvre-t-elle la même valeur et les mêmes effets en termes de destinées scolaires et sociales ? Ne faut-il pas, vingt ans après l’ouvrage de Stéphane Beaud, regarder aussi de plus près les aspirations aux études longues dans les familles des classes populaires...
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La revue Diversité assure l’interface entre le monde de la recherche en sciences humaines et sociales, particulièrement en sciences de l’éducation et de la formation et celui des professionnels. Créée en 1973, elle est reconnue par le HCERES pour son intérêt à relier le monde académique et professionnel et constitue ainsi une interface entre des territoires et des mondes (éducatifs) connexes qui se côtoient sans toujours se connaître...