La montée du mal-être dans les sociétés occidentales, se manifestant par une montée de la violence sur autrui ou sur soi ou encore par une augmentation des risques psycho-sociaux, préoccupe désormais les politiques et interroge les modèles sociétaux, politiques mais aussi de management et leur efficacité. Il en va ainsi des réflexions et travaux menés sur l'économie du bonheur et la qualité de vie et de santé au travail.
Dans ce contexte d'évolution des modèles de pensée, la question de l'efficacité des nouvelles approches d'interventions en management - particulièrement des approches positives et mindful - est l'occasion d'interroger à la fois, les paradigmes standards de l'économie et des sciences de gestion qui prévalent dans les sociétés occidentales et leur évaluation, et la place de l'Être dans ces modèles, pour proposer une version revisitée du capital humain à partir du capital émotionnel.
En effet, en économie et gestion, la ressource humaine est classiquement approchée de deux manières. D'une part, par la théorie du capital humain, sans pour autant avoir fait l'objet de nombreuses études sur les dimensions psychologiques de la ressource humaine précisément et, d'autre part - et majoritairement - en termes de politiques publiques d'allocation optimale des ressources. Cependant, l'avancée des débats sur les modèles sociétaux face à la montée du mal-être dans nos sociétés occidentales et la définition, par l'OMS, de la santé...
Bénédicte Gendron, Vice-présidente de l'Université Paul-Valéry, en charge de la formation professionnelle et des relations avec le monde socioéconomique, est Professeur des Universités. Docteur en économie des ressources humaines, diplômée et formée à l'Université Paris I-Panthéon-Sorbonne et à l'Université de Californie, Berkeley, elle est également diplômée en psychologie de l'Université Paul-Valéry, Montpellier...