Mais où donc la religion va-t-elle se nicher dans l'entreprise ? D'après l'étude de l'Observatoire du fait religieux en entreprise de Sciences Po Rennes (publiée en mai 2013), il n'y aurait que 6% des situations touchant au fait religieux dans l'entreprise qui seraient conflictuelles et échapperaient au savoir-faire managérial courant des managers (...)
Cette approche n'est certainement pas à rejeter en bloc. Elle constitue une réponse pertinente à l'hypertrophie du prescrit, c'est-à-dire à la précision et l'omniprésence des règles de comportements et des procédures héritées du taylorisme et du « Business Process Engineering ». (...)
Mais comme beaucoup d'approches managériales venues d'autres contrées (qualité totale, lean management, etc.), l'importation s'accompagne souvent de perversion. Dans bon nombre d'entreprises, le management par les valeurs installe une nouvelle religion d'entreprise, avec ses textes sacrés (chartes), ses dogmes, son clergé, ses grandes messes (voir sur Metis : Xavier Baron, « Quand le management recourt à l'imaginaire religieux... »). Il tend à installer un langage préfabriqué, pire que la langue de bois et son politiquement correct : la langue de coton. La vacuité des incantations idéologiques est submergée par une novlangue des valeurs, une communication stéréotypée, parole abondante mais qui n'imprime pas sur le corps social : haut débit mais peu de crédit. Lire la suite