L’effritement du lien salarial direct entre travailleur et employeur va de pair, depuis les années 1970, avec une intervention croissante de tiers dans les relations de travail. Cette montée de l’intermédiation que Jean-Yves Kerbourc’h et Emmanuelle Prouet qualifient « d’essor des relations de travail triangulaire » recouvre des réalités diverses souvent mal connues. Dans cette note d’analyse, les deux auteurs en proposent une typologie, avec pour objectif d’identifier les moyens d’en faire des « leviers de sécurisation des parcours professionnels ».
D’abord interdites, les activités d’intermédiaire dans les relations de travail connaissent depuis l’autorisation du travail temporaire (1972) un rythme de création important et « au cas par cas » qui répond à des objectifs hétérogènes. Pour en donner une vue d’ensemble, Jean-Yves Kerbourc’h et Emmanuelle Prouet les ont regroupées dans trois catégories-objectifs.
Première catégorie : « les tiers employeurs pour mettre le salarié à disposition d’un utilisateur ». Tombe dans cette catégorie la forme la plus ancienne de mise à disposition : l’intérim. Avec environ 700 000 salariés en équivalent temps plein en 2017 (soit près de 3 % des salariés), l’intérim, qui répond à un besoin de travail ponctuel, cherche à s’adapter au risque de précarisation, avec, par exemple, la mise en place « d’un contrat à durée indéterminée intérimaire » en 2014.
Autres tiers rangés dans cette catégorie : les structures de services à la personne - 415 000 salariés en 2015 (soit moins de 2 % des salariés) - dont la qualité de tiers employeur est présentée comme devant être « garante d’une professionnalisation de l’emploi » à domicile...
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