La pandémie de Covid-19 ne se résume pas à une simple crise sanitaire : elle a mis à l’épreuve la coopération entre citoyens, gouvernements et scientifiques. En ce sens, elle annonce les crises à venir du XXIe siècle, de nature bien différente de celles du XXe siècle, gérées essentiellement de façon technique. La gestion des crises du XXIe siècle, des pandémies à la crise climatique, repose avant toute chose sur la coopération et la confiance entre l’ensemble des acteurs de la société.
Tel est le message principal de cette Note qui propose un premier retour d’expérience sur les principaux traits de la crise du Covid-19. La confiance en entrée de crise apparaît comme un facteur clef pour expliquer les résultats économiques et sanitaires des différents pays touchés par l’épidémie. Cette confiance initiale représente en effet un baromètre synthétique de la capacité de l’État et de la société à coproduire une réponse adaptée à la crise. À cet égard, la France affronte la crise avec un potentiel de confiance plus faible que ses voisins. Notre analyse montre aussi, dans une perspective internationale, que le bien-être des individus semble avoir été plus affecté en France que dans certains pays voisins, apparaissant alors comme une nouvelle contrainte à prendre en compte dans le choix des mesures de lutte contre l’épidémie.
À partir d’enquêtes uniques du CEVIPOF, nous mettons en évidence un autre fait saillant de la France comparée aux autres pays avancés : la perte de confiance, très marquée au cours des douze derniers mois, des Français dans la communauté scientifique, alors même qu’en ce domaine le point de départ n’était pas très différent des autres pays...
Le Conseil d’analyse économique réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement et les rend publiques. Il examine les questions qui lui sont soumises par le Premier ministre et par le ministre chargé de l’économie et peut procéder de sa propre initiative à l’analyse prospective de questions économiques qu’il estime pertinentes pour la conduite de la politique économique du pays. Il est composé d’économistes universitaires et de chercheurs reconnus.