Bureau, atelier, manufacture, usine, tour, cabinet, voiture, laboratoire, cuisine, salle, magasin, chantier, amphithéâtre, domicile, route, rue, etc. : autant d’espaces et de lieux affectés à des activités professionnelles, les accueillant, temporairement ou durablement.
L’industrialisation a entraîné la mise à distance des lieux de travail et de vie et la spécialisation d’espaces dédiés qui, participant de la remise en cause de l’autonomie des travailleurs, redéfinirent les périmètres d’exercice direct de l’autorité patronale, enjeux de conflits de pouvoirs. L’augmentation rapide des échanges mondiaux a repoussé les frontières de la division du travail, venant brouiller l’unicité de l’espace de travail des salariés d’une même entreprise.
La révolution numérique et la troisième révolution industrielle mèneraient-elles à la dématérialisation des environnements de travail, à des mobilités généralisées, voire au nomadisme et à son corollaire en termes de précarité, ainsi qu’à l’effacement des frontières entre travail et hors travail ? La capacité à articuler, coordonner les temps et espaces de travail des différents acteurs du processus de production détermine l’efficacité d’une organisation ; de ce fait, l’injonction à la flexibilité, spatiale autant que horaire, des salariés devient récurrente.