Mais il connaît un vif regain d’intérêt depuis quelques années, au point de prendre une importance sémantique jamais atteinte dans son usage, une forme de généralisation langagière et d’institutionnalisation. Cette place, qu’on le veuille ou non, qu’elle nous convienne ou pas, impose le terme et éclipse les autres. Différentes notions historiquement ancrées sont ainsi, en partie au moins, occultées, comme qualification, métier, professionnel, etc. Pour autant, cela ne doit pas nous empêcher, au contraire, d’en questionner la pertinence et le bien-fondé.
Le choix de cette question résulte aussi de l’envie, voire de la nécessité, pour le Céreq, d’aborder les questions relatives aux compétences, ce qu’il fait depuis longtemps. Les textes sur le sujet sont nombreux et on ne compte pas moins de trois ouvrages sortis en moins de cinq ans au début des années 2000 : La gestion des compétences. Acteurs et pratiques ; Réfléchir la compétence. Approches sociologiques, juridiques et économiques d’une pratique gestionnaire et enfin Travail et reconnaissance des compétences.
Cette période a notamment été marquée par les débats sur le passage de la notion de qualification à celle de compétence. Sans les reprendre ici, nous pouvons retenir qu’après une période d’opposition forte entre les deux notions, cette polarisation a été dépassée et qu’elles semblent aujourd’hui complémentaires (Dubar 1996 ; Lichtenberger 1999 ; Oiry et d’Iribarne 2001), sans être pour autant « deux sœurs jumelles », pour reprendre l’expression d’Erwan Oiry (2005)...
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coordonnée par Arnaud Dupray, Céline Gasquet et Florence Lefresne
Depuis 1971, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications est un pôle d’études et de recherche au service des professionnels, des décideurs, des partenaires sociaux et plus largement de tous les acteurs de la formation, du travail et de l’emploi...