Le traitement de l’éducation par la science politique se réduit principalement, plusieurs décennies durant, à l’analyse des effets de l’éducation, parmi d’autres variables, sur la participation politique et en particulier le vote. Encore faut-il attendre les années 1970 pour que cette variable soit spécifiquement prise en compte, distincte des dimensions de socialisation familiale et de statut socio-économique.
Cette intégration de la variable éducative dans les travaux de science politique revêt des formes différentes selon les pays.
Aux États-Unis, elle est concomitante de la transformation de la structure de l’électorat américain que caractérise le développement des votes indépendants. Cette transformation, selon Inglehart (1977), s’accompagne d’une augmentation du niveau scolaire de la population, souvent associée par les recherches à une augmentation de la rationalité. En science politique, dans les années 1990 aux États-Unis et en général sur la scène scientifique internationale, l’école du choix rationnel constitue un courant théorique dominant.
En France, ce paradigme connaît un développement plus relatif, au profit de travaux ne se limitant pas au vote, mais abordant la politisation des individus, entendue comme leur capacité...
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Éducation et Sociétés, revue internationale de sociologie de l’éducation, est issue de rencontres initiées par le Comité de recherche "Modes et progrès de socialisation" de l'Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF)...