« Au début du confinement, le directeur et moi avons décidé d’installer nos bureaux au sein de l’atelier de conditionnement. Tous les matins, ma priorité était de dialoguer avec les employés pour trouver avec eux des solutions aux problèmes du jour : les remplacements des absences, les relations avec les clients et les fournisseurs… D’habitude, je n’ai pas la même proximité avec le terrain » raconte cette responsable d’équipe de cette PME industrielle. Occultés ces dernières années par les exigences imposées aux manageurs en matière de reporting, certains fondamentaux du management (soutenir les équipes, dimensionner activité et moyens, traduire la stratégie…) sont revenus au premier plan durant la crise. Révélant au passage le besoin d’appui et d’outillage des entreprises sur ces aspects.
À cette nécessité de revenir à des régulations plus fines de l’activité, s’est ajoutée dès la phase de confinement une autre exigence : assurer la protection des salariés. « Chargés de co-élaborer les mesures de prévention du risque sanitaire, de faire remonter les problèmes, et d’ajuster l’organisation du travail, un grand nombre de manageurs sont devenus aussi de facto préventeurs pendant la période », observe Patrick Conjard, chargé de mission de l’Anact et spécialiste des questions de management. La prise de conscience que les manageurs sont des leviers essentiels de la prévention n’est pas nouvelle. Mais jusqu’à maintenant, cela se traduisait bien souvent par des priorités « en plus » qui leur étaient assignées. Cette fois, il a fallu penser avec eux la prévention au plus près du terrain, en étroite articulation avec la production.
À certains endroits, ce « nouveau rôle » a renforcé et renouvelé les liens entre encadrants, RH, pré- venteurs mais aussi représentants du personnel. Partout, la nécessité de combiner les exigences de l’activité...
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