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Le travail au temps du coronavirus : 4 lignes de front
Dans le domaine : Travail
Vendredi 12 février 2021 Le travail à distance n’est pas (du tout) ce que vous croyez (Saison 1)

Le travail à distance est présenté par beaucoup comme l’antichambre de l’enfer : il dégraderait les conditions de travail, provoquerait une montée en flèche du stress et de l’isolement, éroderait la motivation des collaborateurs, détériorerait la relation managériale, le lien social, les capacités d’apprentissage, le sentiment d’appartenance à l’entreprise et l’état de santé des travailleurs. Aucune de ces affirmations n’est exacte.

La crise sanitaire a provoqué une extension brutale du travail à distance, qui est vite apparu comme le meilleur moyen de concilier la limitation des contaminations avec le maintien de l’activité économique. Se prolongeant, cet épisode que j’ai appelé le travail confiné s’est vite trouvé qualifié de « télétravail forcé » et s’est attiré les foudres de toutes les critiques.

Sans être un inconditionnel du travail à distance, qui présente effectivement des limites bien documentées, je voudrais montrer que ces critiques, qui généralement sont fondées sur des anecdotes et l’observation de cas limités en nombre, sont tout simplement fausses. Pour cela, je m’appuie sur des données robustes collectées par une intéressante enquête quantitative menée par Malakoff-Humanis, disponible sur le site Le Comptoir (de la nouvelle entreprise), une mutuelle qui a compris que la connaissance fine des leviers d’amélioration de la santé et des conditions de travail constitue un actif de choix pour l’élaboration de ses politiques. Elle agrège les réponses obtenues auprès de 3 504 salariés du secteur privé peu après le premier confinement (Etude « La santé au travail à l’épreuve du Covid », de Malakoff-Humanis, terrain réalisé par l’Ifop, du 19 juin au 15 juillet 2020). Elle permet d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur leurs conditions de travail, leur perception de leur santé, leurs relations de travail, leur qualité de vie au travail, leur contexte social, leur lien à l’entreprise, leur engagement, leur rapport au travail, etc.

L’un des atouts de cette enquête est qu’elle permet de comparer les profils de salariés en fonction de leur mode de travail durant le premier confinement : elle couvre en effet 437 salariés qui étaient en télétravail à 100 % (nous les appellerons par commodité « les distants ») ; 832 qui travaillaient pour la totalité de leur temps sur leur site habituel (« les présents ») et 401 qui se trouvaient intégralement...

Lire la suite de l'article de Martin Richer sur Metis

Martin Richer est directeur de Management & RSE. Il est l'auteur de deux interventions à l'UODC :
- Confiance, autonomie, implication au travail. Comment la Covid change la donne ?, Vidéo complète n°257, septembre 2020
- Délibérer en politique, être partie prenante de son travail. Une réponse au malaise social et démocratique ? avec Gilles-Laurent Rayssac, Vidéo complète n°246, septembre 2019

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