En particulier, le micro-travail tient un rôle prépondérant dans le développement de l’intelligence artificielle (IA). En réalisant des tâches répétitives, les micro-travailleurs annotent, préparent, enrichissent les bases de données qui sont nécessaires pour la production d’algorithmes, d’enceintes connectées, d’assistants virtuels.
Dans le cadre du projet DiPLab, dix chercheuses et chercheurs ont analysé des données natives du web, administré des questionnaires en ligne à près de 1000 micro-travailleurs, et réalisé plus de 90 entretiens auprès de travailleurs, entrepreneurs et propriétaires de plateformes.
- 56% des enquêtés sont des femmes ;
- 63% ont entre 25 et 44 ans ;
- ces micro-travailleurs sont plus diplômés que la moyenne nationale.
La distribution géographique du micro-travail suit la répartition de la population active et du revenu national. Si le micro-travail n’est pas un phénomène exclusivement urbain (ni exclusivement parisien), il ne semble pas pour autant constituer une opportunité d’accès au marché du travail et d’augmentation du pouvoir d’achat pour des populations rurales ou des résidents dans des départements à faible revenu.
Le revenu mensuel moyen qu’apporte le micro-travail en France (toutes plateformes confondues) est très inégalement distribué, avec une moyenne d’environ 21 euros par mois. Un revenu parfois complémentaire, très souvent nécessaire, surtout pour les nombreuses personnes inactives ou vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Télécharger le rapport “Le micro-travail en France”
DiPLab est un projet de recherche fondamentale à but non lucratif lancé en 2017 par Télécom ParisTech et le CNRS. Ses membres sont des chercheur.ses universitaires et ses partenaires des institutions de recherche, des syndicats et des organismes publics nationaux...