L’attention au futur a une longue histoire politique transnationale (Andersson, 2018). Celle-ci est elle-même inscrite dans une histoire sociale du temps et de son intériorisation (Elias, 1996), variable selon les sociétés (Bourdieu, 1977) d’une part, et énoncée par des acteurs dont la manière de se rapporter à l’avenir, est différenciée selon leur place sociale (Duvoux, 2023), d’autre part.
En Europe et Amérique du Nord, les discours sur le futur de la société, et notamment ceux qui portent sur les manières de s’organiser socialement et techniquement pour assurer la subsistance humaine, se retrouvent avec constance, et dans des genres très variés. Les récits de futurs désirables ou effrayants s’entendent en philosophie, de Platon à Peter Sloterdijk, en passant par les philosophes des Lumières, Karl Marx ou Gunther Anders, notoirement.
Les sciences humaines (économiques, sociales, psychologiques…) sont régulièrement convoquées pour faire des prévisions ou des projections dans le futur et celui qui concernerait ce que notre société appelle le « travail » en particulier. La littérature, et notoirement la sciencefiction, a généré elle aussi un corpus consistant de récits sur le futur dans lesquels la division des tâches, leur automatisation, et les rapports de (re) production ont toujours une place significative…
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Les Mondes du Travail est une revue interdisciplinaire et s’adresse autant au monde de la recherche et de l’enseignement qu’à celui des acteurs sociaux. Elle développe une orientation critique à l’égard des réalités contemporaines du travail, en lien avec le hors-travail et la structuration sociale en général.