Blagues sexistes et avances déplacées, outils inappropriés et maladies professionnelles: que pouvons-nous faire pour améliorer la condition des travailleuses ? Comment réconcilier la lutte pour l’égalité et la protection de la santé des femmes ? Comment nous libérer du jugement sur notre corps ?
Ergonome et généticienne de notoriété internationale, Karen Messing s'intéresse depuis longtemps à la façon dont les différences biologiques entre les femmes et les hommes sont prises en considération dans les milieux de travail. Qu’est-ce qu’un travail « égal » ? Pourquoi le salaire des femmes est-il inférieur à celui des hommes ? Est-ce en raison de l’effort physique demandé ? Pourquoi les outils de travail ne sont pas adaptés à la diversité des corps humains ? Dans Le deuxième corps, elle conjugue à merveille rigueur scientifique et convictions féministes pour rendre compte de ses recherches sur le terrain auprès de techniciennes en télécommunications, travailleuses de la santé, caissières d'épicerie ou encore de camionneuses, mécaniciennes et soudeuses.
Riche de son bagage scientifique et de sa longue expérience auprès des syndicats, Karen Messing livre au passage des réflexions très actuelles sur le sexe biologique et l'identité de genre, en résonance avec celles de Simone de Beauvoir. « Nous devons mettre tout en œuvre pour nous libérer de la honte qui porte sur notre corps et ses “différences” et attirer l’attention sur les risques liés à notre travail...
Spécialiste reconnue mondialement de la santé des femmes au travail, généticienne et ergonome, Karen Messing a transformé le regard des scientifiques et syndicalistes sur les questions de genre. Professeure émérite du Département des sciences biologiques de l’UQAM, elle a cofondé le CINBIOSE (Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement). Elle est l’auteure de La santé des travailleuses. La science est-elle aveugle ? (Remue-ménage, 2000).