Bienvenue
à l'UODC

Pour accéder à ce contenu, merci de vous identifier :

+ de 400 nouvelles vidéos par an

Trouvez au moins
5 réponses
à vos questions de travail

Un minimum de 2 caractères est nécessaire.
La victoire posthume de Bertrand Schwartz
Dans le domaine : Compétences
Mercredi 10 novembre 2021 La victoire posthume de Bertrand Schwartz

Le succès de l’apprentissage et des formations en alternance est une révolution à bas bruit dont il ne faut pas sous-estimer la portée. Soutenue par la conjoncture et quelques réformes bien conçues dont celle de 2018, elle est aussi le fruit des efforts tenaces d’une poignée d’innovateurs qui, depuis les années 1980, ont retravaillé en profondeur les champs de l’insertion professionnelle et de la formation.

Il n’y a jamais eu autant de formations en alternance que depuis deux ans. Le nombre de contrats d’apprentissage accessibles à des jeunes de 16 à 29 ans a dépassé le demi-million. Deux cinquièmes des apprentis ont un niveau supérieur à bac + 2. Des contrats de professionnalisation en alternance débouchant sur une qualification sont proposés à des jeunes et à des adultes. Le gouvernement promeut un dispositif de transitions collectives visant à changer de métier sans passer par la case chômage.

Bertrand Schwartz, disparu en 2016, n’en croirait pas ses yeux. Lui qui se voulait un « ingénieur social » n’a jamais apporté de solutions clés en main ni de recettes politiques. Polytechnicien, ingénieur des Mines, inspiré par la méthode expérimentale et par la prospective de l’après-guerre, il a contribué à soulever des problèmes, à formuler des hypothèses, à ouvrir, pas à pas, des voies alternatives, prenant le temps de réfléchir sur les difficultés rencontrées ; puis il relevait la tête et, s’adressant à ceux qui voulaient bien l’entendre, il soulignait « là où ça coince » et ce que l’on pourrait y faire.

Lui que l’on disait « pédagogue » et qui a acquis à ce titre une réputation mondiale ne s’intéressait pas tant à l’enfant qui apprend à l’école, qu’à ce que, de façon impropre, l’on appelle la « pédagogie des adultes ». Schwartz est l’homme de la problématique d’une double exclusion : celle du jeune adulte « décrocheur » du système éducatif, puis du salarié peu qualifié « décroché » du système productif. Dans les deux cas, l’enjeu d’une formation est de prendre appui sur ce qu’un individu singulier sait déjà, sur ce qu’il sait faire, sur ce qu’il « sait-y-faire » en situation, même s’il n’a pas les mots pour le dire. Schwartz vise une « égalisation des chances »...  

Lire la suite de l'article de Francis Ginsbourger sur Telos 

Bertrand Schwartz (1919-2016), élève de l'École polytechnique, ingénieur du Corps des mines, a dirigé l’École des mines de Nancy puis le Centre universitaire de coopération économique et sociale (CUCES) de Nancy de 1960 à 1972. Cet organisme a été créé en 1954 pour rapprocher l'université et l'entreprise pour l’éducation permanente.
Bertrand Schwartz impulse en 1963 la création de l'Institut national pour la formation des adultes (INFA)…  

Telos est une agence intellectuelle fondée en décembre 2005 par Zaki Laïdi et présidée depuis 2015 par Gérard Grunberg. Regroupant universitaires et professionnels, elle aspire à répercuter sans esprit partisan les grands débats mondiaux dans un espace français livré aux passions hexagonales...