La note de synthèse présente dans ce numéro résume et cristallise les avancées de la connaissance sur la portée et les limites de la notion de satisfaction dans le domaine de la formation, abordant des résultats aussi provocants pour nos habitus professionnels que l’absence avérée de corrélation entre satisfaction et performance à l’issue d’une action de formation. Voilà qui devrait interpeller non seulement le chercheur ou l’ingénieur pédagogique, mais aussi le responsable de formation d’entreprise, l’offreur de services de formation et même… le ci-devant « formé », désormais rebaptisé et toujours supposé « apprenant ». À partir d’un retour critique et solidement adossé à la littérature scientifique sur le modèle canonique de l’évaluation de Kirkpatrick, l’auteure propose une (re)construction conceptuelle de fond de la notion de satisfaction, ouverte non seulement sur les facteurs affectifs usuellement retenus, mais également sur les dimensions d’utilité, d’intérêt situationnel et d’intention de retour en formation.
Voici donc un dossier non seulement central pour la recherche mais également pour faire avancer les pratiques d’évaluation de la formation. À l’heure où les modifications législatives et institutionnelles de la formation entraînent un bouleversement des habitudes, et où les thématiques de la qualité, de son évaluation et de son contrôle semblent prendre le devant de la scène, ce texte prendra sans doute valeur de référence du domaine.
Trois articles de recherche suivent cette note autour de la question de la reconnaissance des compétences des travailleurs handicapés, de la littératie numérique, et du rapport des ouvriers à la formation continue.
La revue Savoirs, revue internationale de recherches en éducation et formation des adultes, favorise la production, la valorisation de notes de synthèses et de travaux de recherche réalisés dans le champ de la formation des adultes...