Vient de paraître, aux éditions Octarès, "La régulation sociale du risque émotionnel au travail" de Thomas Bonnet. Cet ouvrage propose au lecteur un voyage à travers trois milieux professionnels où d’importantes émotions négatives sont présentes. Le travail de policiers, d’agents funéraires et de soignants est exposé à travers le prisme particulier des émotions au travail. Dans ces métiers, les émotions sont constitutives du travail relationnel au cœur de la relation de service.
L’activité de travail est souvent éprouvante pour les professionnels, car ils sont confrontés quotidiennement à un public éprouvé. Les émotions qui en résultent peuvent affecter leur bien-être et la réalisation même du travail. L’ouvrage propose d’appeler cela un risque émotionnel. Pour autant, cet aspect du travail est d’emblée ambivalent, car le facteur émotionnel peut être aussi bien un levier au bon déroulement du travail, qu’un risque à l’accomplissement du service. En s’appuyant sur neuf mois d’immersion à temps plein, l’auteur instruit cette problématique. Mais si le livre consiste à présenter le risque émotionnel, il tente aussi d’apporter des éléments de réponse quant à la façon dont les collectifs de travail élaborent des moyens pour se préserver de ce risque. Ce faisant, c’est aussi une réflexion sur ce qu’est un collectif de travail que propose cette recherche. In fine, cette étude aboutit à avancer une proposition encore plus générale quant à la manière dont se fait le travail en collectif. Elle propose une analyse autour de la mise en règle collective du risque émotionnel.
Cet ouvrage s’adresse alors à plusieurs types de lecteurs. Il y a ceux qui ont de la curiosité pour les métiers retenus, mais aussi ceux qui s’intéressent à la question des émotions au travail et finalement ceux qui aiment la recherche, car au-delà des questions relatives à la problématique émotionnelle, le livre a une volonté de connaissance plus générale utilisant comme prétexte la notion de risque émotionnel.
Thomas Bonnet est docteur en sociologie. Il est chercheur associé au Centre d’étude et de recherche travail, organisation, pouvoir et enseigne à l’Université Toulouse Jean Jaurès. Il effectue actuellement une recherche postdoctorale à l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ses principaux axes de recherches concernent le travail, la santé au travail et leur lien avec les émotions.