Le candidat Macron a fait de la politique de l’emploi le pivot du projet qui l’a porté à la Présidence de la République comme en témoigne son intention – réaffirmée par son premier ministre – de réformer le droit du travail par ordonnances dès les premiers moments de son quinquennat.
Il est permis de supposer que cette réforme, moins qu’une rupture, s’inscrira dans la continuité des mesures mises en place durant la présidence de François Hollande en particulier la loi Travail dont Emmanuel Macron est le géniteur mais également l’Accord national interprofessionnel de 2013.
Ces mesures partagent en effet une philosophie commune parfois désignée sous l’expression de « flexisécurité à la française ». À n’en pas douter la réforme à venir sera associée à une réflexion de fond sur le modèle français de la formation professionnelle continue.
Sur le volet « flexibilité », l’ambition est de faciliter les licenciements pour encourager les embauches conformément au premier pilier du « triangle d’or » de la flexisécurité. La loi Travail de 2016 s’inscrivait déjà dans cette logique. Le plafonnement des indemnités prud’homales (prévus par la loi Travail dans sa première version) et la formulation d’éléments objectifs pour attester de la « difficulté économique » de l’entreprise répondent, parmi d’autres mesures, à la volonté de réduire les incertitudes liées au licenciement d’un salarié.
Le corollaire de cette flexibilisation de la relation d’emploi sera de renforcer l’accompagnement des allers et retours entre le marché de l’emploi et le chômage, autrement dit de faciliter les transitions professionnelles en s’appuyant sur la formation professionnelle. Sur ce volet « sécurité » qui fait écho au second pilier du « triangle d’or », Emmanuel Macron a, durant sa campagne, largement souligné sa volonté de s’appuyer sur le Compte personnel de formation (CPF) entré en vigueur en 2015...
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David Abonneau est Maître de conférences en Gestion, Université Paris Dauphine - PSL.