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Dans le domaine : Travail
Vendredi 02 septembre 2016 Hommage à Bertrand Schwartz
Bertrand Schwartz nous a quittés au creux de l’été, le 30 juillet dernier. Pour le dire simplement, nous sommes devenus orphelins. Bertrand a été notre père, notre grand père, notre arrière grand-père génial et joyeux. Il inventait, il faisait confiance, il osait.

C’est inimaginable ce que cet homme a pu penser, susciter, lancer, créer avec une foi absolument inébranlable dans la capacité de l’être humain à grandir, à déployer ses ailes. Surtout s’il n’avait pas beaucoup reçu en héritage.


Avec l’immense Louis Malassis, parti de l’Ouest et de l’agriculture, Bertrand Schwartz a engendré, en passant par la Lorraine et l’industrie, une génération entière qui a porté l’éducation permanente dans ce pays.

Pierre Caspar - un de ses enfants directs - a eu ce mot merveilleux pour le présenter lors d’une soirée magique en hommage à Bertrand lors du bicentenaire du Cnam, en 1994.
L’acteur Daniel Mesguich venait de lire un texte stupéfiant d’actualité de Condorcet. Et Pierre Caspar d’enchaîner : "Faire de la prospective, c’est réaliser aujourd’hui ce qui a était écrit il y a 200 ans. Bertrand Schwartz est le Condorcet de notre temps".

Alors, réaliser aujourd’hui ce que Bertrand Schwartz écrivait il y a exactement 47 ans, en mars 1969, au cœur du premier article du premier numéro de la Revue Education Permanente qu’il venait de fonder ?
Chiche !
(…)
Les principes du développement [de l’éducation permanente] pourraient être, très brièvement énoncés, les suivants :
- la séparation entre formation professionnelle, formation de base, développement culturel doit disparaître ;
- la formation collective doit de plus en plus remplacer la formation individuelle ;
- la recherche et l’innovation pédagogiques doivent être développés massivement et nourrir (et être nourries par) l’action pédagogique ;
- la formation des formateurs est un des éléments essentiels ;
- l’Etat doit tendre à remplacer ses aides et ses interventions directes, ponctuelles, par des institutions de développement propres à chaque région.


Cinq phrases, cinq bombes. Pour n’en évoquer qu’une seule, un grand colloque avait été organisé au CNAM en 1991, présidé par Serge Moscovici ; l’esprit de Bertrand planait. Son titre : "l’Individualisation de la formation en questions".

Et Bertrand Schwartz de conclure son article prémonitoire :
Le développement de l’éducation permanente nécessitera des sommes considérables. Mais il s’agit d’amorcer une sorte de réaction en chaîne qu’est l’appétit de se former. Encouragé par des résultats venant peut-être après des échecs ou des déboires scolaires, l’individu peut être remis à flot par le courant d’une éducation qui s’adresse à lui en tant qu’adulte et lui redonne l’occasion d’agir sur le cours d’une existence dont il pouvait, jusque là, avoir le sentiment qu’il lui échappait.
L’éducation permanente sera un enjeu capital pour que s’amenuisent les inégalités sociales et culturelles.

Adieu Bertrand.
Et merci.

Jean Besançon,
Directeur de l’Uodc