Ghislaine Tormos a réussi à se faire une place dans l'univers très masculin de l'usine PSA d'Aulnay. Dans Le salaire de la vie, elle raconte sa lutte contre la fermeture du site et ses rapports avec les hommes au travail.
Six tonnes de pièces métalliques à soulever par jour "pour donner à manger aux robots", 420 minutes de concentration à tenir au quotidien, des horaires en 2x8: 6h46-14h37 une semaine, 14h37-22h28 la suivante...
Agée de 38 ans en 2002, veuve et mère de trois jeunes enfants, Ghislaine Tormos découvre un rythme "pensé et conçu par des hommes, pour les hommes", en arrivant à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Elle est dépêchée par l'ANPE d'alors, avec une douzaine de chômeuses, à l'atelier ferrage du constructeur. PSA veut alors établir la parité en ses murs. Ghislaine occupe le poste très physique de CMI, conducteur de moyens industriels. L'entité compte 1200 salariés, dont trois femmes. Gigi, comme on l'appelle, est l'une des trois à tenir le coup et à réussir le certificat de branche, sésame du CDI. Six ans plus tard, elle est la seule "monitrice" de l'atelier promue au coefficient ouvrier P3, supervisant six opérateurs sur une ligne de montage stratégique du ferrage. A la fermeture du site, elle rejoint, il y a un an, l'usine de Poissy (Yvelines) au même poste.
Ghislaine Tormos est intervenue en 2014 à l'Université ouverte des compétences : "PSA : le management vu d'en bas, le management en question", vidéo séquencée n° 169, octobre 2014