À y regarder de plus près, comme l’ont fait Jean-Yves Robin et Benoît Raveleau, les auteurs de la Note de synthèse, « Fabriquer des managers, des patrons, des dirigeants », nous constatons à travers la bibliographie qui accompagne la Note de synthèse une liste impressionnante de références. Pourtant, former des dirigeants, si on en reste aux apparences, relève d’une thématique banale et peu commentée. Mais les apparences sont trompeuses, ce qu’essaie justement de mettre en évidence la Note, en se plaçant au carrefour pluridisciplinaire de la sociologie et des sciences de l’éducation.
Certes, le flou sémantique ambiant souligné par les auteurs de la Note, qu’ils nomment d’ailleurs glissement sémantique, n’aide pas à délimiter le champ d’investigation pour cerner les modes de formation auxquels plus ou moins spontanément recourent les dirigeants pour se former, car comment entre eux se dénomment-ils ou se font-ils dénommer : dirigeants, cadres, patrons, managers ?… En tenant compte de ce flou, la Note de synthèse a recensé dans une perspective pluriculturelle les travaux portant sur ce glissement sémantique, tant en France qu’en Allemagne, au Japon et aux États-Unis. C’est à partir de ce recensement que la Note s’essaie à esquisser un petit portrait du manager, aussi bien calculateur qu’héroïque, fragmenté ou managé qu’engageant. Ce portrait laisse transparaître un rapport au savoir du dirigeant frappé du sceau de l’ambivalence entre savoirs opérationnels et savoirs critiques.
Par-delà cette ambivalence du rapport au savoir, l’apprentissage expérientiel chez les dirigeants est devenu un incontournable, qui se structure pour les auteurs de la Note...
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La revue Savoirs, revue internationale de recherches en éducation et formation des adultes, favorise la production, la valorisation de notes de synthèses et de travaux de recherche réalisés dans le champ de la formation des adultes...