Étaient également en lice, Le Salaire de la vie (Don Quichotte), de Ghislaine Tormos et le Dictionnaire des risques psycho-sociaux (Seuil), réalisé sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri qui a remporté le prix le 29 septembre 2015.
À l’origine du livre Exister au travail. Les hommes du nucléaire, il y a une enquête menée auprès des agents de conduite de centrales nucléaires, au milieu des années 1990. Si Guy Jobert s’est décidé à publier tardivement ses résultats, c’est explique-t-il parce que « les questions qu’il aborde, loin d’avoir vieilli, sont tout au contraire devenues d’une grand actualité ». Grâce, en particulier, aux travaux de Christophe Dejours, spécialiste de psychologie du travail, ou encore du sociologue allemand Axel Honneth, auxquels l’auteur fait référence, la souffrance au travail et le besoin de reconnaissance sont devenus des sujets de réflexion de premier plan.
Ceux qui ont regardé la série Les Simpson, dont le héros Homer, inspecteur de la sécurité dans une centrale nucléaire, provoque des catastrophes en série, imaginent combien la fonction d’agent de conduite dans l’industrie nucléaire est cruciale. Ces agents sont chargés à la fois de la production de l’électricité et de la sûreté des installations. Un peu comme les conducteurs de TGV à la SNCF, ils occupent une place enviable dans la hiérarchie de l’entreprise.
De l’extérieur, ils apparaissent comme un « groupe fusionnel, crispé sur ses privilèges ». Or ce qu’entend le sociologue, de l’intérieur, c’est une « plainte lancinante et paradoxale »...