La question n’est ni nouvelle ni singulière. Toute personne intervenant dans le domaine de la prévention des risques professionnels est amenée à s’interroger sur la façon dont sa pratique peut être validée. Car évaluer « c’est aussi dire la valeur de ce qu’on fait », selon Michel Demarteau, docteur en santé publique. Dans ce contexte, la question des méthodes permettant une évaluation sur des bases communes se pose rapidement.
Pour l’intervenant, cela signifie disposer d’éléments et de moyens lui permettant de montrer les résultats obtenus et d’améliorer son action de manière objective. « Quand les intervenants évaluent leur propre action, ils le font de façon informelle, individuelle et intuitive. Le premier enjeu est donc de parvenir à proposer un mode d’évaluation partagé, collectif et formalisé afin de développer une véritable culture de l ’évaluation », explique Charles Parmentier, chargé de mission à l’Anact, coauteur du guide Évaluer les interventions de prévention des RPS-TMS conçu par l’Anact et l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).
Lorsqu’on entend « évaluation des interventions en prévention des risques », l’on pourrait s’attendre à ce que l’on démontre si la prévention a fonctionné ou non. Or, particulièrement dans le domaine de la prévention des risques psychosociaux (RPS) ou des troubles musculosquelettiques (TMS), rien n’est jamais aussi simple.
Philippe Douillet, chargé de mission à l’Anact, auteur de recherches sur ce thème réalisées en collaboration avec l’université de Laval (Québec) et concepteur d’un modèle d’auto-évaluation collective, le confirme : « Nous travaillons sur un domaine multifactoriel...
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Travail & Changement, publication de l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail), propose tous les trois mois aux acteurs d'entreprise un dossier complet de 16 pages sur un thème relatif au travail et à son organisation (gestion des âges, santé et prévention des risques, compétences ou encore changements technologiques...).