Le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur français n’a cessé d’augmenter, offrant des perspectives aussi bien pour les diplômés que pour la société en général. Cette démocratisation scolaire ne s’est pas accompagnée d’une baisse du rendement relatif des diplômes. Sur la base de travaux empiriques, nous montrons que les titulaires d’une licence ou d’un master gagnent respectivement 30 ou 50 % de plus que les bacheliers des voies générale et technologique, un gain relativement stable dans le temps même si le nombre de diplômes délivrés a fortement augmenté depuis les années 1990. Le diplôme du supérieur continue de jouer un rôle important de rempart face au chômage comme cela a pu être vérifié lors de la crise de 2008.
En consacrant 1,5 % du PIB (dont 1,2 % pour la part publique) à l’enseignement supérieur, la France se trouve dans une position moyenne au sein de l’OCDE. La dépense par étudiant baisse cependant tendanciellement depuis les années 2010 et les différentes formations sont dotées de moyens très inégaux. À partir de données fines sur les coûts de formation, nous mettons en effet en évidence de grandes disparités : les coûts varient dans un rapport de 1 à 4 entre une année de licence et une année en classe préparatoire et ils varient également sensiblement entre différentes disciplines telles que les sciences dures et les sciences humaines et sociales.
Ces écarts tiennent avant tout à la différence de taux d’encadrement et au volume d’heures consacrées aux étudiants où de faibles niveaux peuvent affecter le taux de réussite des étudiants. En outre, malgré la massification, les inégalités d’accès aux études supérieures et aux types de formation en fonction du niveau social sont encore très importantes : moins de 30 % des enfants issus...
Le Conseil d’analyse économique réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement et les rend publiques. Il examine les questions qui lui sont soumises par le Premier ministre et par le ministre chargé de l’économie et peut procéder de sa propre initiative à l’analyse prospective de questions économiques qu’il estime pertinentes pour la conduite de la politique économique du pays. Il est composé d’économistes universitaires et de chercheurs reconnus.