Qui dit salariat dit capitalisme et inversement. Marx invite ainsi les travailleurs et les travailleuses réuni·es dans la Première internationale, à substituer au slogan « un salaire équitable pour une journée de travail équitable », le mot d’ordre : « Abolition du salariat ! ».
Près d’un siècle et demi plus tard non seulement le salariat n’a pas été aboli, mais il est devenu désirable pour nombre d’individus et d’organisations syndicales. Cela ne fait guère mystère : le salariat observé par Marx et ses contemporains n’est plus celui que nous observons aujourd’hui. En tant que rapport social, le salariat a été un champ de bataille. Il a donné lieu à des stratégies d’émancipation qui se sont parfois – souvent ! – traduites en victoires et en conquêtes. Les institutions du salariat que nous connaissons aujourd’hui sont les buttes témoins de ces batailles passées.
La revue Salariat naît d’un questionnement : les sciences sociales ont-elles pris la mesure d’une telle transformation…
"Salariat" est une revue de sciences sociales, fondée à l’initiative de l’Institut Européen du Salariat. Cette revue pluridisciplinaire s’attache à l’étude du salariat entendu comme rapport social, mais aussi comme classe sociale et comme ensemble institutionnel. Elle a ainsi vocation à publier des travaux portant sur le travail, l’emploi, la protection sociale, le syndicalisme ou les groupes sociaux en lien avec la question salariale.
La revue publie des textes fondés sur des approches empiriques aussi bien que théoriques. Elle entend également participer au dialogue entre les sciences sociales et des acteurs et actrices non académiques.
La revue se conçoit comme un espace intellectuel et scientifique d’échange et de débats. Les articles soumis à deux relecteurs et discutés en comité de rédaction sont évalués à l’aune de l’intérêt pour le débat et l’analyse de l’objet « salariat ». La revue ne se conçoit pas comme un espace d’évaluation des chercheurs et des chercheuses sur le marché du travail académique.