Existe-t-il des formes d’instrumentalisation de dimensions éthiques à des fins managériales et/ou productivistes ? N’attendons-nous pas (trop) collectivement que l’entreprise (capitaliste) soit à même de gérer des intérêts antagonistes (financiers, économiques, sociopolitiques, environnementaux, moraux ou éthiques…) ouvrant la porte à des conflits de valeurs ?
L’entreprise et son bras armé, le management, sont confrontés à de grandes questions de société où les aspects éthiques ne sont pas absents : les transformations du travail au prisme du développement de nouvelles technologies (avec la convergence des NBIC, la révolution numérique des années 2000…) et les questions environnementales. Et, face à ces changements en cours et à venir, il faut reconnaître la grande capacité du management de se remettre en question, d’accepter, voire de devancer les critiques, de prendre les mesures permettant de désamorcer toute contestation, d’empêcher tout conflit social.
Il sait se rendre séduisant, apparaître disruptif quand bien même les innovations qu’il véhicule sont mues par la même obsession d’asseoir la subordination des travailleurs et travailleuses, d’obtenir qu’ils renoncent à leurs propres valeurs, à leurs aspirations citoyennes et professionnelles pour ne travailler qu’en fonction des critères d’efficacité de leur travail…
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La revue Éthique Publique s’adresse à un public francophone composé d’universitaires et de praticiens. L’ambition qui anime la revue est de faire connaître la recherche et la réflexion sur l’éthique publique, qu’elles proviennent des milieux universitaires ou des gens du terrain. Lieu d’échange, de circulation des savoirs sur les questions les plus fondamentales de nos sociétés et de nos États à une époque où ils connaissent de profondes transformations...