Toute recherche implique la contribution de chercheurs et d’interlocuteurs de terrain, les premiers exploitant souvent les matériaux bruts produits par les seconds. Mais lorsqu’il s’agit de promouvoir une démarche coopérative, la confrontation, la distanciation méthodologique et la collaboration doivent laisser place à l’élaboration d’une connaissance inédite, à penser avec l’ensemble des partenaires. Les chercheurs poursuivent l’ambition de mettre au travail différentes catégories de savoirs et une certaine forme de métissage. Il s’agit non plus d’avoir raison, de s’en remettre aux critères de la rationalité, de conduire une recherche «sur» ou «contre», mais de travailler «avec» tous les acteurs concernés, quels que soient leurs statuts respectifs.
L’action du chercheur engagé dans une démarche coopérative oscille ainsi entre programmation et improvisation. L’imprévu émergeant souvent du terrain, il importe que le chercheur soit en mesure d’entretenir avec celui-ci une certaine forme de proximité et d’écoute sensible.
Ce dossier d’Education permanente n’est pas un traité méthodologique. Il s’agit avant tout, pour ses auteurs, de dévoiler leur expérience, de montrer combien la démarche coopérative, au croisement des savoirs, se heurte à de nombreux obstacles et suscite bien des controverses.
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Créée en 1969 par Bertrand Schwartz, Education Permanente est la première revue francophone de recherche dans le champ de la formation et du développement des adultes, au travail et hors travail. Depuis sa création, Education Permanente s’efforce de répondre aux exigences d’une revue de recherche reconnue et à la nécessité de rendre service aux professionnels, en leur fournissant des instruments de pensée critique de leurs pratiques...